Le plus grand événement sportif de la planète débarquera sur le territoire français en 2024. Sur le papier, Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, a pour objectif de les rendre plus accessibles au plus grand nombre.
En réalité, ce n’est rien. Des personnes désireuses d’encourager et d’admirer des sportifs se sont inscrites sur une plateforme il y a plusieurs mois. Les chanceux tirés au sort ont rapidement été déçus par les prix exorbitants.
« J’ai le sentiment d’être le dindon de la farce »
« Tous les sports sont au-dessus de 80 euros, ça fait froid. 100 euros pour la qualification de tennis de table, pareil pour l’aviron, ça n’a aucun intérêt », confie Baptiste, pourtant conscient que la chance de vivre les Jeux Olympiques dans son pays est unique. Mais pas à n’importe quel prix. « J’ai le sentiment d’être le dindon de la farce. Depuis six ans, nous prônons un événement à la portée de tous, mais c’est un mensonge.il ajoute.
Habitué à dévorer chaque Olympiade à la télévision, il s’imaginait dépasser l’écran en 2024. Certes, 1 million de billets étaient à 24 euros, mais ils sont partis comme des petits pains dès la première séance de vente ; 500 000 étaient destinés au grand public, l’autre moitié étant réservée aux collectivités et aux clubs. Le fait d’être contraint de prendre l’intégralité d’un pack qui comprend trois épreuves cristallise les tensions.
« Ma cousine a acheté six places, elle a touché 2 000 euros ! »
La majoration, pour les packs individuels, est donc très élevée. « Cette obligation est un non-sens. Je pense aux jeunes de 17-18 ans qui n’ont pas les moyens de lâcher 300 euros. Tant d’argent dépensé pour y aller seul… C’est le genre d’événement qu’on a envie de partager en groupe. Ma cousine a acheté six places, elle a touché 2 000 euros ! »
Malgré l’engouement des institutions organisatrices, le côté populaire et solidaire du sport est bloqué dès l’entrée des enceintes. Il pourra se frayer un chemin lors de la cérémonie d’ouverture gratuite qui devrait avoir lieu le long de la Seine. « Entre les populations des banlieues et celles des villes proches de Paris, les Jeux auraient pu réunir tout un tas de gens d’horizons différents, mais là, c’est impossible »regrette Quentin.
Étudiant caennais en tourisme, il rêvait de vivre les Jeux Olympiques en découvrant de nouveaux sports et en faisant des rencontres. Il explique : « C’était inimaginable de faire des folies. Peu importe la discipline, si les prix étaient compris entre 10 et 30 euros, je n’aurais pas hésité. Après des années d’attente pour ce moment, je ne pense pas y aller, sauf pour la cérémonie d’ouverture. »
« Ne vous y trompez pas, le sport, c’est aussi l’économie »
Pour d’autres, le label JO vaut toutes les folies, ou presque. Après…
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