Pour Fabien Roussel, « les jours heureux sont devant nous »

Celui qui est devenu l’une des personnalités les plus populaires à gauche revient dans un livre, paru le 16 mars, sur son parcours lors des campagnes qui ont marqué l’année 2022. Il y a un an, Fabien Roussel était le premier candidat communiste à une présidentielle. électorale depuis 2007. Un choix qu’il raconte dans « Des jours heureux sont devant nous », paru dans le Cherche Midi, et qui n’a pas été simple sur le plan individuel. « C’est terrible », « tu vas t’abîmer », « on ne s’en sort pas indemne »… Ces avertissements sont venus de Marie-George Buffet, candidate en 2007, qu’il avait consultée avant de prendre sa décision. Dans son livre, il raconte « des coups durs », mais aussi « des moments de joie », et « ce lien étroit qui s’est forgé avec les Français au fil d’une campagne ».

Ce lien, Fabien Roussel ne l’a pas rompu une fois passée la séquence électorale. Sa réélection dans sa circonscription du Nord, face au RN, résonne aussi comme un défi. « Dans ma région, écrit-il, où le sentiment d’abandon est omniprésent, le discours de Marine Le Pen fait mouche. » Une progression de l’extrême droite en vingt ans qu’il qualifie de « sidérante ». Proche des électeurs de sa circonscription, il se heurte encore dans sa campagne législative aux incompréhensions de ceux qui l’accusent d’avoir appelé à voter contre l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle. Ou encore à ceux qui lui disent « on t’aime bien, mais puisque tu t’es allié à Mélenchon, on ne votera pas pour toi ». Aux autres qui lui lancent sur leur lieu de travail « la classe ouvrière ne se sent pas soutenue ».

Une application utile

De cette campagne dans la circonscription, Fabien Roussel en tire aussi des enseignements sur le discours de la gauche : « On défend à juste titre la retraite à 60 ans, la réduction du temps de travail, l’épanouissement personnel, la qualité de vie dans son travail ». mettent suffisamment en avant la question du travail pour tous, garanti, tout au long de la vie professionnelle », écrit-il.

Malgré les critiques dont il a fait l’objet après l’élimination de la gauche au premier tour de la présidentielle, Fabien Roussel réaffirme également l’utilité de sa candidature. « Je crois avoir démontré (…) que nous étions les seuls à gauche, sur un certain nombre de sujets, à proposer des réponses susceptibles de résoudre les crises actuelles (…) », plaide-t-il. Dans son récit de la campagne présidentielle, Fabien Roussel raconte son expérience d’un marathon qui a débuté dans le quasi-anonymat, jusqu’au « tremblement » des sondages et sa fameuse phrase « un bon vin, une bonne viande, un bon fromage… qui, selon lui, fait « décoller » sa campagne.Les revers aussi : l’« injure » des accusations d’emploi fictif, la perquisition de son domicile, le passage à l’identité…