Une vidéo récemment publiée sur les réseaux sociaux montrant les joueurs argentins célébrant leur victoire à la Copa America a suscité une vive controverse. La vidéo, qui présente une chanson aux paroles jugées racistes par de nombreux supporters, a déclenché une tempête médiatique et politique en Argentine.
Le sous-secrétaire aux sports, Julio Garro, est rapidement intervenu en demandant à Lionel Messi, capitaine de l’équipe nationale, de présenter des excuses publiques au nom de l’équipe. Cette prise de position lui a coûté cher : il a été limogé par le président argentin Javier Milei quelques heures après son intervention sur la station de radio Urbana Play.
« La présidence de la République déclare qu’aucun gouvernement n’a le droit de dire à l’équipe nationale argentine, championne du monde et double championne de la Copa América, ou à tout autre citoyen, quoi commenter, quoi penser et quoi faire », ont indiqué les comptes officiels de Milei sur les réseaux sociaux. « C’est pourquoi Julio Garro cesse d’être le sous-secrétaire aux sports. »
Garro avait déclaré lors de son interview : « Je pense que [Messi] devrait sortir et présenter les excuses appropriées, tout comme le président de la Fédération argentine de football [Claudio Tapia]. » Il avait ajouté que l’incident « donne une mauvaise image de l’Argentine en tant que pays » et qu’il serait bon de « faire de cela un exemple ».
La chanson controversée se moquait des joueurs français pour leur héritage africain, ce qui a immédiatement suscité des réactions négatives de la part des fans. Enzo Fernandez, l’un des joueurs impliqués, a rapidement présenté ses excuses sur les réseaux sociaux. « Je tiens à m’excuser sincèrement pour une vidéo publiée sur ma chaîne Instagram lors des célébrations de l’équipe nationale », a-t-il écrit. « La chanson contient des propos très offensants et il n’y a absolument aucune excuse pour ces mots. »
Les coéquipiers de Fernandez à Chelsea, dont plusieurs sont français et de couleur, n’ont pas apprécié son geste. Wesley Fofana, Axel Disasi, Benoit Badiashile, Malo Gusto, Lesley Ugochukwu et Christopher Nkunku ont tous exprimé leur désaccord. Fofana a même posté la vidéo sur X avec la légende : « Le football en 2024 : le racisme décomplexé ». Depuis la diffusion de la vidéo, Fofana, Disasi et Gusto ont cessé de suivre Fernandez sur les réseaux sociaux.
La FIFA a également lancé une enquête après une plainte de la Fédération française de football et du ministère des Sports. De son côté, la vice-présidente argentine, Victoria Villarruel, a défendu Fernandez sur X, qualifiant la France de nation « colonialiste ». « Aucun pays colonialiste ne nous intimidera pour une chanson sur le terrain ou pour avoir dit des vérités qu’il ne veut pas admettre », a-t-elle écrit.
Cette polémique met en lumière les tensions raciales et les sensibilités culturelles dans le monde du football, ainsi que les responsabilités des joueurs et des autorités face à de telles situations. En attendant les conclusions de l’enquête de la FIFA, la situation continue de diviser l’opinion publique en Argentine et au-delà.
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