En provenance du Nigeria et de Dubaï, elles inondent garages et autres points de vente, causant des dommages aux véhicules.
Dans l’univers de la vente des pièces de rechange automobile, le faux se transporte facilement. « Çest connu de tous. Lorsque vous commencez à avoir des problèmes avec les pièces d’origine de votre véhicule, la possibilité d’acquérir une fausse pièce est très élevée », explique Raymond Batouan, automobiliste, rencontré le 18 septembre dernier dans un garage au quartier Ekounou, à Yaoundé. ‘ Aucune pièce n’est épargnée. « Qu’il s’agisse des bougies, batteries, amortisseurs, les fausses pièces régnent en maître », déclare Sylvain Ekani, mécanicien spécialisé dans les pièces automobiles de marque Mercédès.
Jean Pièrre Bikobo, autre automobiliste, se souvient, non sans amertume, des multiples désagréments auxquels il a dû faire face après avoir acheté un faux sélecteur de vitesse au lieu-dit Escalier Mvog-Ada. « Après moult recherches de cette pièce dans les différents garages spécialisés de la ville, j’ai dû, sur conseil de mon mécanicien, me rendre à Mvog-Ada pour en acquérir un. Ma déception fut grande, car au cours d’un déplacement à Bafia, j’ai eu à m’arrêter plusieurs fois pour rafistoler cette pièce à l’aide d’un fil de fer ». Le calvaire de Jean-Pierre n’a connu de ralenti que trois mois plus tard, lorsqu’il a fait venir cette pièce de Douala.
Justement à Escalier Mvog-Ada, haut temple de vente des pièces de rechange automobile à Yaoundé, les pièces ont des noms de code que seuls les initiés peuvent décrypter. Lucien Ebodé, autre mécanicien rencontré dans ce lieu explique que « lorsqu’on parle de « neuf neuf », ça veut dire que la pièce en question est d’origine nigériane. Mais pour les pièces qui ont pour origine l’Europe, on parle de « bon neuf ». La différence se joue au niveau de « l’espérance de vie » de la pièce, ajoute Lucien. « Quand tu achètes une pièce appartenant à la catégorie des « neuf neuf », elle est bonne au départ. Mais sa durée de vie est très courte. Par contre, lorsque vous en acquérez une de la classe « bon neuf », elle dure plus longtemps, même si elle a déjà été utilisée », explique-t-il.
Billy Tene, autre automobiliste, a acheté il y a quelques mois, de nouveaux amortisseurs pour son véhicule. Cependant, il les a remplacés deux fois, du fait de la mauvaise qualité de ces pièces. « Les premiers amortisseurs d’occasion que j’ai achetés étaient d’origine Belge. Mais ils n’ont fait que moins d’un an. Je suis par la suite passé aux amortisseurs neufs qui eux, ont déjà fait plus de trois ans.
source: Cameroon Tribune n°12191/8389
