Après avoir assisté à l’ouverture des Jeux Olympiques à Paris, le président Paul Biya ne retourne pas immédiatement au Cameroun. Le leader de 91 ans, accompagné de ses proches collaborateurs, s’est rendu dans la capitale suisse, Genève, pour un séjour de détente débutant le 1er août 2024. Il s’agit de sa première visite dans son lieu de relaxation préféré depuis 2019.
Son dernier séjour à l’hôtel Continental de Genève avait été marqué par une scène inhabituelle suite à une attaque menée par des activistes d’origine camerounaise se faisant appeler la Brigade Anti-Sardinard. La sécurité de Paul Biya avait répliqué avec force, ce qui avait attiré les foudres de la justice suisse, qui avait condamné certains de ces activistes à six mois de prison avec sursis, peine confirmée par la cour d’appel.
Ce nouveau séjour en Suisse intervient alors que les appels à la démission de Paul Biya se multiplient au Cameroun. Si certains invoquent son âge avancé, d’autres l’accusent de violer à plusieurs reprises la constitution de la République. Ces appels ne proviennent pas seulement de ses opposants, mais aussi de son propre parti politique, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).
Sans surprise, Jean Michel Nintcheu, député d’opposition pour Wouri Est, a récemment demandé la démission de Paul Biya lors d’une interview avec le magazine Jeune Afrique, l’accusant de violations répétées de la constitution. Alors que les Camerounais digéraient encore cette déclaration, une autre demande, émanant cette fois de son propre parti, a fait l’effet d’une bombe. Dix membres du RDPC, issus de la base du parti dans certaines régions, ont signé une déclaration commune demandant à Paul Biya de se retirer de la présidence du parti et du Cameroun. Ils estiment que le parti risque d’être décimé lors des élections présidentielles de l’année prochaine si l’octogénaire est candidat.
Cette situation souligne les tensions croissantes au sein du RDPC et les incertitudes politiques à l’approche des élections présidentielles. Le futur de Paul Biya à la tête du Cameroun reste incertain, alors que les voix s’élèvent pour un changement à la tête du pays.
