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Nécrologie : Edith Mireille Maningoue s’en va dans la discrétion

L’ancienne journaliste de la Radio Tiemeni Siantou (RTS) et de Royal Fm, présidente fondatrice de l’association ’’Plume d’or’’, est décédée dans la soirée du 28 octobre à l’hôpital général de Yaoundé des suites de maladie à l’âge de 43 ans.

Au dernier atelier de capacitation organisé pour les « Plumes d’or » sur les changements climatiques, du 27 au 28 juin, Edith Mireille Maningoue, présidente fondatrice, portait les séquelles de la maladie. Un peu fatiguée, plus noire et plus petite de corps, mais elle avait gardé son sourire et était restée optimiste voire rassurante : « Je suis en train de me rétablir. Dieu est amour, mes filles ça va aller et ça va déjà ! »

… Rassurées, nous ne voyions donc pas notre ‘’Mère noire’’ allait nous quitter ce 28 octobre 2022. Nous savions que nous avions du temps devant nous pour écrire notre part d’histoire avec notre présidente fondatrice, comme elle était une si bonne battante et férue du métier. Directrice de publication du magazine ‘’mère et enfant’’, présidente fondatrice de ‘’Plume d’or’’, éleveur, agriculteur sont quelques casquettes qu’abordait Edith Mireille Maningoue.

L’essentiel était de travailler dur pour pourvoir sortir de l’opacité et faire valoir ses droits. « Mes filles, il faut se bouger pour avoir de l’argent. Moi, qui suis votre mère, je ne dors pas », disait Edith Mireille Maningoue à Judith Ndongo de DBS, à quelques autres jeunes journalistes de l’association des femmes des médias privés et à moi. Etant membre de ladite association, nous avons vu une présidente fondatrice dévouée et acharnée. « Lutter pour les droits des femmes de médias privés parfois marginalisées sur le terrain et qui n’ont pas les mêmes avantages que les hommes et les femmes des médias publics », était le cheval de bataille de Edith Mireille Maningoue, ellemême journaliste.

Elle voulait également voir les femmes journalistes avec des têtes pleines afin d’écrire les  belles lettres du métier et de participer au développement de la société. C’est la raison des multiples ateliers de capacitation des femmes, membres de « Plume d’or ». Le dernier qu’elle a organisé pour nous outiller à la salle du Symposium du ministère de la Communication portait sur le renforcement des capacités sur l’appropriation des résolutions de la conférence des parties Cop26 de Glasgow sur les changements climatiques. « C’est une nécessité de mieux informer l’opinion publique nationale et internationale sur ces changements qui interagissent sur l’environnement mondial et d’aider les journalistes à rentrer en possession de l’information.

L’accès à l’information est l’un de nos chevaux de bataille, c’est difficile dans les médias privés d’y avoir accès, même si avec l’évolution, les revendications, certaines facilités, ça commence à devenir une réalité. On n’a pas encore atteint l’objectif mais on se bat pour ça », avait-elle affirmé avec la voix rock qu’on lui connaissait. C’est donc avec douleur, peine que nous avons appris la disparition de Edith Mireille Maningoue, consœur, collègue et président fondatrice. Dans la profession, plusieurs journalistes sont sans voix. Les messages, témoignages ne cessent de déferler sur les murs des réseaux sociaux Facebook, WhatsApp.

Une passionnée de journalisme…

Nous, la génération de jeunes journalistes, avons connu Edith Mireille Maningoue et son histoire en la côtoyant et en lisant le poste d’hommage de Serge-Aimé Bikoi à son égard. Elle s’est, très tôt, investie dans le métier de journaliste, témoigne-t-il. Le journaliste indépendant et sociologue affirme l’avoir connue lorsqu’elle était présidente du club journal au lycée bilingue d’Essos de Yaoundé : « C’était une jeune fille très vive, intelligente, percutante et perspicace. Le canard de son lycée était l’un des rares journaux scolaires fort apprécié. Cette remarque avait été faite lors des réunions d’une ONG dénommée « Presse Jeune », qui faisait la promotion de la presse en milieu scolaire et universitaire. C’était en 2000. A la voir exercer, quiconque aurait conclu à la thèse selon laquelle elle est née pour devenir journaliste ».

« Très entreprenante, Edith Mireille s’est muée en une femme-leader du monde juvénile », déclare-t-il. Au début des années 2000, des médias à capitaux privés, parmi lesquels, la Radiotélévision siantou(RTS). Sergé Aimé Bikoi fait savoir qu’à cette époque : « Seuls les voix masculines inondent les ondes : Jean Claude Mvodo, Jean Vincent Djienda Mondon, Didier Bapidi, Achille Assako, Albert Ledoux Yondjeu, Polycarpe Essomba, Sismondi Barlev Bidjocka, Boney Philippe, Éric Christian Kouam, Jean Claude Matouke, etc investissent l’espace de la chaîne des majors. Pas l’ombre d’une dame journaliste ».

« Alors, sous la férule de J. Rémy Ngono, une émission consacrée aux jeunes est étrennée sur la chaîne sur la scène. « Futuroscope » est son nom. La première promotion est constituée de la pépinière des jeunes journalistes en herbe qui, dans les années à venir, ont été promus à la rédaction centrale de la RTS. Parmi les virtuoses de la première promotion, figurait Edith Mireille Maningoue, jeune animatrice talentueuse à la voix imposante à l’antenne », lit-on dans le texte d’hommage de son confrère. « Elles étaient au nombre de cinq qui avaient marqué, d’une empreinte singulière, la première promotion de « Futuroscope »: Rosine Besseng, journaliste domiciliée, aujourd’hui, au Canada; Rosine Nkonlak Azanmene, aujourd’hui chef de division de la communication au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT); feue Arielle Manga, animatrice de haut vol; feue Mirador Celika, charmante animatrice qui savait aguicher autant d’hommes à l’antenne et notre Blacky influente, Edith Mireille Maningoue, animatrice charismatique au sens weberien du terme », poursuit-il.

Quelques années plus tard, apprend- on,Edith Mireille Maningoue, ‘’la Mère noire’’ a été retenue parmi les premières journalistes chargées d’offrir leurs services à une nouvelle chaîne urbaine, Royal Fm : « Elles étaient aux côtés de Carole Prudence Tientcheu, Grâce Mukake, toutes les deux transfuges de la RTS. La jeune Raïssa Moko n’était pas en reste ». Avec ses congénères, Edith Mireille Maningoue avait fondé l’association « Plume d’or », dont faisaient partie autant les hommes journalistes que des femmes journalistes. Vanessa Mafouokeng de la RTS, Judith Ndongo de DBS Tv, C.P. Tientcheu, G. Mokake de Royal Fm, Géraldine Ekambi, ancienne journaliste au bi-hebdomadaire « Repères », etc en étaient les têtes de proue, des valeureuses dames. Edith Mireille Maningoue s’en va au grand regret de « Plume d’or » et laisse nous et ses cinq enfants biologiques orphelins. « Notre mère et consœur a été très souffrante ces derniers mois et a préféré quitter le commun des mortels dans la discrétion sans que nous, ses confrères, ne puissions venir à sa rescousse ».

Camer.be

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