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Multiculturalisme : les Chefs Sawa à la rencontre des Fo’o de l’Ouest

Au centre de leurs préoccupations pendant trois jours dans cette région, le renforcement des liens d’amitié entre les monarques des aires culturelles Sawa et Grassfields.

C’est au son et au rythme des chants patrimoniaux que les reines-mères de la chefferie supérieure Bamendjinda ont accueilli les neuf chefs traditionnels des départements du Wouri, du Moungo et de l’Océan le vendredi 18 novembre dernier dans la cour royale de ce groupement du département des Bamboutos.

Cette rencontre avec la délégation conduite par Sa majesté Ness Essombey, roi de Sodiko, par ailleurs président de l’Association des Chefs Traditionnels du Wouri et son homologue Jean Marie Tanefo, roi de Bamendjinda marquait ainsi la première étape de leur séjour dans le Grassfield.

Au cours de cette visite qui s’est achevée le dimanche 20 novembre dernier, cette délégation des chefs Sawa s’est rendue tour à tour dans les chefferies supérieures Batoufam, Bapa, Bangoua et au sultanat Bamoun. Un séjour ponctué par la visite des sites touristiques emblématiques.

En visitant les chefferies ciblées, ils ont ainsi pu apprécier les projets réalisés par la Route des chefferies. Cette tournée entre dans le processus de la mise en place de la Route de l’eau pour ce qui est de l’aire culturelle Sawa par cette organisation engagée dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel, naturel et créatif.

Avec trois reines, onze notables, six gardes traditionnels et un groupe de 10 danseurs, cette délégation a, à chaque étape, visité des musées et des cases patrimoniales. Le temps pour eux de toucher du doigt les projets de préservation et de valorisation du patrimoine culturel de ces territoires. Des projets réalisés par les chefs concernés avec l’appui financier et technique du Programme Route des chefferies.

« L’étranger chez nous est sacré. Pas n’importe lequel étranger : les chefs traditionnels qui représentent les populations. Ce sont eux qui palpent du bout des doigts les réalités du Cameroun. Les échanges conviviaux leur ont permis de comprendre nos traditions, notre existence. Et surtout de comprendre comment le phénomène de la traite négrière a sévit à l’Ouest avec ses conséquences que nous connaissons », a confié Sa majesté Jean Marie Tanefo.

En présence de Sa majesté Edouard Eyengue, secrétaire général de l’Association des Chefs du Moungo, ces invités ont salué le travail fait par les chefferies dans le cadre de la transmission du patrimoine culturel camerounais aux générations présente et future.

« Je remarque qu’on a encore une très grande tradition. La tradition est la même du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, même du Littoral. Mais je suis tellement ému parce qu’ici à Bamendjinda, on garde encore une très grande tradition. J’ai vu beaucoup de choses dans ce musée et je crois que c’est notre histoire. Nous respectons nos traditions ancestrales. C’est ce que j’ai vu aujourd’hui et ça m’a encore édifié pour continuer à garder une très grande tradition surtout pour le Cameroun. Beaucoup ne respectent pas la tradition. Et aujourd’hui, nous avons une très grande tradition. Encore que nous devions vous apprendre, nous les chefs. Je lance une sonnette d’alarme aux enfants pour qu’ils viennent de temps en temps dans des musées apprendre leur propre tradition », a invité S.m David Edoube Dokoto Mponda, chef du canton Akwa dans le Wouri.

S.m Serge Christian Bobowam, chef Talla à Kribi de cette délégation des chefs Sawa dans la région de l’Ouest dans le cadre du programme « Rencontrer et servir le Cameroun ».

Ce monarque a été la « transmission du savoir ancestral. Il est important de constater que le musée est entretenu par les jeunes. Ceci est la preuve qu’ils connaissent bien l’histoire du village. Quand j’ai également visité ce musée, j’ai aussi constaté que la tradition est respectée. Il est désormais important et urgent que les africains comprennent que notre force dépend de nos ancêtres. Et maintenant l’explication sur tout ce qui tourne autour des éléments de la tradition, il faut que les africains le sachent. Il faut que nous apprenions à les garder : l’histoire de la pierre et des urines. Voilà des éléments de la culture qui m’ont impressionné dans le musée de Bamendjinda ».

Cette rencontre entre les monarques des deux aires culturelles camerounaises a été un motif de satisfaction pour S.m Jean Marie Tanefo, chef de Bamendjinda. « Accueillir nos homologues chefs ici, est la marque que le vivre ensemble au Cameroun est une réalité. Ce n’est pas un slogan politique mais une réalité. Et en retour nous allons nous préparer à leur rendre la politesse. Aller aussi voir les océans, le wouri. Aller aussi sous l’arbre Essigang et autres pour admirer et comprendre », a-t-il projeté.

Le Jour

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