En 1950, Gwendolyn Brooks, poète américaine, est la première femme noire à recevoir le prix Pulitzer. Trois ans plus tard, elle publie Maud Marthe, son premier et unique roman, oublié au détriment des œuvres de ses contemporains, James Baldwin et Ralph Ellison. A l’heure de la réhabilitation de nombreuses oeuvres d’artistes femmes, Maud Marthe vient d’être traduit en français.
Le décor, empreint de poésie, tranche avec le malaise d’une société où le racisme systémique pèse lourd.
L’évolution d’une femme racisée face à la discrimination
Entre fable et nouvelle, Maud Marthe dépeint la vie quotidienne d’une femme afro-américaine vivant dans le Midwest américain des années 1940. L’auteur construit un récit anti-spectaculaire centré sur un personnage principal dont on suit l’évolution : une enfant devenue épouse puis mère, une femme qui accepte de vivre dans un appartement-kitchenette, avoue être moins belle que sa sœur et trop noire pour son mari. Une femme racisée qui est consciente de la discrimination, qui la constate. Gwendolyn Brooks décrit avec douceur la spontanéité et l’enthousiasme d’une femme anonyme qui s’autorise à rêver. Le décor, empreint de poésie, tranche avec le malaise d’une société où le racisme systémique pèse lourd.
Avec ce personnage, Gwendolyn Brooks écrit sur tous ceux qui s’interrogent sur les discriminations dont ils sont victimes, inscrites dans leur quotidien. Être l’héroïne d’une vie, c’est peut-être juste ne pas y renoncer.
Grb2
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