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Management, tactique, causeries… : voici comment Deschamps est devenu le meilleur sélectionneur du monde

Avant de viser une deuxième victoire en Coupe du monde en tant que sélectionneur dimanche face à l’Argentine (16h), Didier Deschamps a démontré au Qatar qu’il n’avait rien perdu de sa science du jeu et de son management, réussissant l’exploit de performer malgré une hécatombe de forfaits. Une réussite qui fait du Basque de 54 ans l’actuel meilleur sélectionneur du monde.

« Seule la victoire est belle. » Joueur, Didier Deschamps cultivait déjà la gagne, collectionnant les titres et offrant à la France sa première étoile un soir de juillet 1998 face au Brésil. Vingt-quatre ans plus tard, le Basque de 54 ans n’est plus qu’à une marche de remporter une 3eme Coupe du monde sur le plan personnel, la 2eme comme sélectionneur.

Un exploit que seul l’entraîneur italien Vittorio Pozzo a réalisé avec la Nazionale en 1934 et 1938. Mais plutôt que de lui porter la poisse à quelques heures de la finale face à l’Argentine, contentons-nous d’analyser cette incroyable réussite. Celle d’un homme pragmatique, fédérateur et malin qui a toujours su trouver des solutions en dépit des nombreux obstacles qui se sont dressés devant lui.

Des choix forts sur le plan tactique

Il fallait avoir des ressources pour encaisser les forfaits de Pogba, Maignan, Kanté, Kimpembe, Nkunku ou encore Benzema, fraichement sacré Ballon d’or. Il fallait être costaud aussi pour reprendre la main sur le groupe alors que certains imaginaient qu’il l’avait perdue au soir d’une défaite un peu chaotique contre la Suisse en 8eme de finale de l’Euro.

Au Qatar, plus fort que les blessures et les virus, DD a su s’adapter, trouvant rapidement la bonne formule (son 4-2-3-1) et le bon équilibre grâce des choix forts comme celui de se passer de Benjamin Pavard, sur le banc depuis sa mauvaise performance d’entrée contre l’Australie (4-1). Ou celui de repositionner Antoine Griezmann au milieu de terrain, dans une position entre le meneur et le relayeur qui convient à merveille au joueur de l’Atlético de Madrid. « Ses choix sont pertinents, efficaces, ils font gagner l’équipe, note, admirateur, le coach de Nantes et ex-équipier de Didier Deschamps, Antoine Kombouaré. C’est le meilleur entraîneur du monde. »

Un très haut niveau d’exigence

Si Didier Deschamps reste en haut de l’affiche après 137 matchs à la tête des Bleus (seulement 21 défaites), c’est aussi parce qu’il a su conserver son exigence du très haut niveau avec ses joueurs : « Il peut être dur, exigeant, mais il a su par son management, par ses échanges, faire durer le plaisir. C’est unique en France, remarque son adjoint Guy Stéphan. La grande difficulté du haut niveau, c’est de rester tout en haut et lui, il reste tout en haut. Pourquoi? Parce qu’il est exigeant avec les joueurs, avec lui-même, avec son staff, et parce qu’il gagne. »

Varane: « Ce qui l’énerve, c’est le relâchement »

Raphaël Varane qui, comme ses partenaires, n’a pas échappé à un rappel à l’ordre marquant après la qualif pour les demi-finales face à l’Angleterre (2-1) va dans le même sens : « Sa plus grande qualité pour réussir à durer, c’est justement de ne jamais se relâcher, être très pointilleux, attentif au petit détail. Il sait se remettre en cause aussi. Ce qui l’énerve, c’est le relâchement. » Et la perte de contrôle.

« Fédérer une équipe sur une Coupe du monde, c’est tout anticiper, savoir quand il faut manier la carotte ou le bâton, quand pousser un coup de gueule, câliner ou cajoler, appuie Philippe Tournon l’ex-attaché de presse des Bleus sur BFMTV. Dans tous ces registres, Didier a vraiment un savoir-faire qui le place au-dessus de tous les managers modernes que j’ai pu connaître. »

« Il est plus serein » selon Rabiot

Intransigeant avec ses joueurs, Didier Deschamps a néanmoins su évoluer au fil des années. Celui qu’on disait très rancunier a rappelé Karim Benzema et Adrien Rabiot, deux Bleus mis à l’écart et revenu en grâce même si le Madrilène a dû déclarer forfait pour le Mondial au Qatar : « Il a évolué, observe le milieu de la Juve, excellent durant cette Coupe du monde. Avec le temps, il a ses petites habitudes, il est forcément plus serein, il aborde certains sujets plus facilement avec la génération actuelle. Je le trouve très ouvert, très détendu. En 2016, j’avais un autre œil, je ne regardais pas certains détails. Maintenant, je vois qu’il a cette facilité dans les relations humaines. C’est ce qui fait que tout le monde s’entend bien. »

Des causeries qui « hérisse les poils des bras »

Savoir bâtir un groupe soudé, le transcender, c’est aussi ça la réussite de DD. Nicolas Dehon, son ex-coach des gardiens à l’OM à RMC Sport : « J’ai assisté à toutes ses causeries avant les matchs, il nous hérisse les poils des bras. Il donne, transmet quelque chose et les joueurs sont motivés. Il maîtrise l’événement. Pour les plus stressés, il arrivait à diminuer la pression. A Marseille, la deuxième saison, on est 14e ou 15e et tout le monde pense qu’on va se faire virer. Finalement, on gagne la Coupe de la Ligue. »

De cette compétition nationale qui ne manque à personne à la Coupe du monde, la fameuse « chatte à Dédé » a toujours accompagné le sélectionneur. Mais les victoires au Qatar conjuguées aux tuiles qu’il a dû affronter ont semble-t-il définitivement chassé cette étiquette : « A chaque fois ça marche, à chaque fois Didier a la bonne réponse, rappelle Philippe Tournon. C’est une équipe qui a des ressorts qu’on ne soupçonne même pas. Comme tous les sélectionneurs, Didier a été très critiqué avant la compétition et à chaque fois il trouve les bonnes formules. Il faut arrêter de parler de la chatte à Dédé, c’est la patte à Dédé! » Les Bleus en auront encore besoin une dernière fois dimanche au stade de Lusail pour écraser l’Argentine 1-0. Seule la victoire est belle.

RMC Sport

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