Soumis par la junte au pouvoir depuis 2020, le projet d’une nouvelle Constitution a été approuvé à 97% par les Maliens, par voie référendaire.
Dans le détail, la nouvelle Constitution est censée remédier aux insuffisances de celle de 1992, désignée comme un facteur de la faillite de l’Etat face à la multitude des défis : propagation jihadiste, pauvreté, ruine des infrastructures ou délabrement de l’école.
Les militaires ont donc fait de ce projet de Constitution, une pierre essentielle de la refondation qu’ils entendent conduire du Mali.
A noter que la Constitution proposée fait la part belle aux forces armées. Elle met en exergue la « souveraineté » de la junte, depuis son avènement puis la rupture avec l’ancienne puissance dominante française et le pivotement vers la Russie.
Le référendum a coïncidé avec un autre acte de rupture de la part de la junte : la demande de retrait des plus de 11 000 Casques bleus et près de 1 600 policiers de la mission de l’ONU déployée dans le pays depuis 2013.
La réforme se distingue surtout en renforçant les pouvoirs du président, qui « détermine la politique de la Nation » alors que dans le texte de 1992, c’est le gouvernement qui le fait.
Par ailleurs, elle prévoit l’amnistie pour les auteurs de coups d’Etat antérieurs à sa promulgation.
Il faut souligner tout de même que la réforme alimente les spéculations persistantes sur une éventuelle candidature du colonel Goïta à la présidentielle. […]Lire la suite