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L’Upc et l’ambassadeur de France célèbrent Um Nyobe

Ce 13 septembre 2022 à Boumnyebel, l’inauguration du monument du père de l’indépendance du Cameroun, a ouvert une autre page dans le dynamisme de l’apurement du passif colonial entre les deux pays.

A la sortie est de Boumnyebel, sur une montagne qui surplombe l’axe Douala-Yaoundé, Ruben Um Nyobe cinglé dans une veste noire, assortie d’une cravate rouge, une bible dans sa main droite levée semble veiller sur la circulation dense en contrebas. A cette cérémonie solennelle d’inauguration ou de dévoilement de la statue, le Secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun, a mis les petits plats dans les grands.

En prime, Christophe Guiihou, [’ambassadeur français est là, et fait par sa seule présence toute la curiosité. Comment la France qui est accusée d’avoir assassiné le leader de l’indépendance du Cameroun, a-t-elle pu se retrouver ? A quels desseins ?

L’Upc et son Sg ont frappé un grand coup politique et médiatique ! Certainement ! Toutes les allocutions de la journée ici à Boumnyebel enveloppée par une fine pluie, semble elle-même vouloir se réconcilier avec son passé, car il y a 60 ans, toujours dans les artères de cette bourgade, le sang et les restes de Ruben Um Nyobe tombés sous les balles coloniale, étaient en spectacle. Monseigneur Tonye Bakot, dans son homélie est revenu fortement sur une description poignante de ce que dit [’histoire sur cette page sombre de l’histoire du Cameroun.

En foulant le sol de cette cité qui a vu naître le « Mpodot », le diplomate français a fait, susurre-t-on ici, un pas de géant vers la réconciliation entre la France et l’Upc, le passé colonial depuis 1960 faisant toujours trop de bruits, « ce passé qui refuse de passer », selon ses propres termes.

Et quant au Sg de l’Upc, tous les cadres du parti autour de lui, les Mbogbog, tous ont célébrés Christophe Guiihou, lui rappelant au passage la vérité crue de ce passé. « J’ai appris ici à Boumnyebel que les amis doivent se dire la vérité », place à propos l’ambassadeur Votre présence aujourd’hui ce 13 septembre 2022, à Boumnyebel, bourgade qui a vu naître, grandir et mourir Ruben Um Nyobe, le père de l’indépendance du Cameroun, témoigne la détermination de l’Etat français à assumer son histoire avec les écueils qui ont causé d’énormes torts aux populations africaines et plus particulièrement celles du Cameroun », rappelle Robert Bapooh Lipot au diplomate français accompagné des youyous de l’assistance.

« Notre émotion est intense et interpelle tous ceux qui pensent qu’il est encore possible d’espérer à une réconciliation sincère entre nos deux Nations. Sa présence nous renseigne à plus d’un titre que nous sommes dans une dynamique qui peut ouvrir la voie au pardon et à la réconciliation », poursuit-il avant d’expliquer à la foule le cheminement qui l’a conduit à cet heureux aboutissement.

Pour une meilleure coopération enrichissante

Revenant sur le cheminement de cet aboutissement, on apprend que c’est Augustin Frédéric Kodock qui avait préconisé cette volonté de revisiter sans complexe l’histoire coloniale entre les deux pays. Le 12 février 2014 à Yaoundé, « dans nos propres installations et à mon initiative personnelle », officiellement l’Upc avait rencontré l’Administration française pour la première fois, représentée par l’ambassadrice Christine Robichon.

Ce jour-là, il était question de la nécessité pour la France de s’ouvrir au dialogue et au pardon, afin d’assumer les massacres commis par son armée au Cameroun pendant la colonisation. A ce titre, l’Upc faisait savoir qu’elle était prête à pardonner et à préparer les cœurs à une réconciliation entre les deux Nations, pour une meilleure coopération enrichissante et promotrice du respect de la dignité et la souveraineté des deux peuples respectifs.

S’inscrivant dans la posture de sa diplomate, François Hollande, le 3 juillet 2015 va inaugurer une ère nouvelle en reconnaissant ces massacres. C’est pour cela qu’en présence des militants et sympathisants upécistes, Bapooh Lipot Robert va inviter le peuple camerounais à mAs son ensemble à « révolutionner son regard sur la France, afin de saisir cette main tendue de ce peuple dont certains fils et filles ont aussi lutté pour libérer le Cameroun ». Il va dans ce sens citer Gaston Donnât qui enseigna aux pères fondateurs le statut particulier du Cameroun.

Construction d’un avenir radieux

Revenant sur le monument en lui- même, il s’agit selon Bapooh Lipot Robert, de « la reconnaissance de la marque indélébile du peuple camerounais et surtout de la célébration d’un engagement d’un homme qui a donné le meilleur de lui- même, pour être utile à sa Nation. Et aujourd’hui, ce 13 septembre 2022, est mémorable parce qu’elle nous ramène dans l’histoire de Um Nyobe.

La rencontre de Um Nyobe avec Gaston Donat a été déterminante. Voilà pourquoi dans un contexte de confusion, au moment où nous avons été agréablement surpris par la décision de monsieur l’ambassadeur d’être en ces lieux aujourd’hui pour inaugurer avec nous ce monument, nous nous sommes dit qu’il y a du Gaston Donnât dans l’action diplomatique de l’ambassadeur Christophe Guiihou.

Et nous saluons cette démarche parce qu’elle constitue l’avenir, le fondement de la coopération avec l’Afrique, dans un contexte où il y a un peu de confusion, où certains pensent qu’il est temps même de se jeter dans la gueule du loup ».

Au moment d’inaugurer le moment, il va dire que le Cameroun et la France sont dans une approche de reconnaissance mutuelle et de construction d’un avenir radieux pour les peines respectifs. Car comme le disait très bien Frédérique Augustin Kodock, confie-t-il, la vie c’est devant.

Le Messager

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