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Liste de la dot : quand le déshonneur toque à la porte

Il est courant dans notre société d’entendre des personnes ayant donné naissance à des filles, se frotter les mains et promettre de s’enrichir lorsque celles-ci iront en mariage. Pour joindre la parole à l’acte, le moment venu, ces familles sans aucun scrupule, proposent des listes excessives à leurs gendres. C’est alors qu’il arrive le plus souvent que le fiancé se décourage faute de moyens financiers et pour les plus téméraires, la seule issue reste le concubinage.

C’est un cliché qui trahit la cupidité de certaines personnes et leur méchanceté vis-à-vis de leur progéniture, mais davantage, leur manque de considération des Us et coutumes locales.

Au-delà de sa définition, la dot a une valeur traditionnelle prépondérante. Le patriarche Mvog-Belinga, Mvogo Nganoma, explique que dans la culture Ekang-Beti, après que les deux familles aient scellé leur alliance par le biais de modestes présents, c’est à un légat traditionnel notamment le Zomlo’o, que revient la responsabilité d’unir les fiancés par les liens du mariage.

Il est ainsi important pour la fille de quitter sa famille après cette bénédiction qui intervient à la suite de la dot. L’équation qui devient de plus en plus difficile à résoudre aujourd’hui, fait perdre à la dot sa valeur première.

Le patriarche Mvog-Amougou, Aristide Mvodo Zogo, décrit la dot comme un processus consistant en l’acceptation d’un nouveau membre dans une famille et par ailleurs, la consolidation de la cohésion sociale entre deux familles. Cette pratique soutient le vivre-ensemble et propose la construction d’un cadre d’entente et de convivialité.

A ce propos, « Je trouve vraiment déplacé qu’une liste atteigne les proportions que nous voyons ces derniers temps. De plus, ce que l’on requiert pour céder sa fille à un jeune homme devrait être encadré par les Us et coutumes. Des gens qui demandent des motocyclettes, des feuilles de tôle, des téléviseurs et bien d’autres appareils, contribuent à appauvrir leur fille et la rendre pour la plupart de cas infertile », s’offusque-t-il.

Pour renchérir, le Patriarche Mvogo Nganoma reconnait : « A l’époque de nos parents, la dot était un symbole de cohésion entre les deux familles. C’était le gage d’une alliance qui réunissait deux familles. Les présents requis étaient symboliques ».

Ces cris des légats traditionnels sont un appel au retour à l’orthodoxie de la pratique de la dot comme le requièrent les Us et coutumes locales.

L’Anecdote

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