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Linus Pascal Fouda : « les équipes africaines n’ont pas toutes les qualités pour gagner le mondial »

Le journaliste et ancien Team presse officer des Lions donne sa grille de lecture des chances du Cameroun à la Coupe du monde 2022.

Le président de la Fécafoot dit que nous allons au Mondial joueur sept matchs. S’agit-il d’une ambition démesurée?

Le président de la Fécafoot est dans son rôle. Vous ne pouvez aller à une compétition et dire que vous y allez pour faire de la figuration. Depuis 1990, on n’a pas traversé le premier tour. Le président veut donc motiver ses troupes pour en tirer le maximum. Raisonnablement, on sait que le Cameroun ne peut pas remporter la Coupe du monde. Il est question ici de motiver son équipe pour qu’elle puisse aller le plus loin possible en visant haut.

Qu’est-ce qu’il faut donc à une nation comme le Cameroun ou Africaine pour remporter la Coupe du monde?

Il y a trop d’enjeux: des enjeux politiques, économiques qui entrent en jeu. Ne pensez pas que le football se joue seulement sur les aires de jeu. C’est une grosse affaire politique et commerciale qui draine beaucoup d’intérêts et d’enjeux financiers.

De plus, vous voyez que les équipes africaines sont très souvent freinées jusqu’à un certain niveau parce que la géopolitique mondiale n’est pas prête à accepter que cela arrive aujourd’hui.

C’est des choses qui ne s’expliquent pas physiquement mais qui peuvent se lire, s’interpréter puisqu’on le sent a travers l’arbitrage et plein d’autres choses. Maintenant, il faudra être présent, être costaud à tous les compartiments ça veut dire être constant dans les performances. Pour l’instant, les équipes africaines n’ont pas toutes ces qualités.

On s’interroge souvent sur la qualité de l’effectif mais qu’en est-il de la qualité de l’encadrement technique? Est-ce qu’il a la capacité de nous conduire peut-être pas au sommet mais le plus loin possible?

Je crois que si on a confié les responsabilités à ces gens-là, ça veut dire qu’ils sont capables. Il faut juger le maçon au pied du mur ; chacun a sa manière de travailler, sa méthode ou encore sa tactique. On ne sait jamais ; il ne faut pas forcément avoir des gros diplômes pour être sélectionneur.

Il y a  beaucoup de paramètres qui entrent en jeu pour la réussite d’une équipe. Il y a le paramètre chance, être guidé par la bonne étoile, le bon homme au bon endroit au bon moment. Il sait ce qu’il a à faire, il a l’expérience, le vécu de ce genre de compétition. Donc, je crois qu’il n’y a pas d’apriori et il vaut mieux attendre, le vin est tiré, on attend ; ça peut être bon, mieux ou mauvais et c’est ça le sport.

Vous qui avez longtemps séjourné dans la tanière, est-ce qu’avec la polémique créée par la non-sélection de certains joueurs comme Ngadeu peut avoir une influence sur l’ambiance dans la tanière ?

Il n’y a pas d’ambiance malsaine au sein de la tanière, c’est autour des Lions, au Cameroun qu’il y en a. Là où ils sont, on ne parle pas du cas Ngadeu. Les gens en font une affaire personnelle et ce n’est pas bon. Il n’y a jamais eu une sélection qui a fait l’unanimité. La présence ou l’absence de Ngadeu n’impacte en rien sur l’ambiance actuelle au sein de la tanière. Ngadeu est un élément comme tous les autres.

Ce n’est pas le seul à n’avoir pas été convoqué. Le cas Ngadeu est un non-évènement amplifié par des Camerounais qui ne comprennent rien au sport car, le sport n’est pas la politique, ce n’est pas l’équilibre régional. L’entraîneur a ses critères pour la sélection. Si ça marche, on va lui dresser des lauriers et si ça ne marche pas, on lui demandera des comptes.

De votre expérience, est-ce qu’il y a matière à croire que ces Lions peuvent faire mieux que ceux de 1990 qui avaient traversé le premier tour ?

C’est un espoir. Mais maintenant, je ne suis pas avec l’équipe et je ne peux pas pronostiquer. Je sais seulement qu’avec les Lions, il faut toujours se méfier. C’est même lorsque vous ne croyez pas en eux comme en 2017 où personne ne les attendait, qu’ils surprennent.

Donc évitons souvent de faire des pronostics avec des préjugés sur les Lions indomptables. Personnellement, moi je suis confiant. Je suis Camerounais et je n’ai jamais douté des Lions indomptables et je sais qu’il y a un bon coup à jouer. Ils vont jouer! D’autant qu’une bonne partie de leurs compatriotes pensent qu’ils ne pourront pas y arriver. J’ai bien peur que certains retournent leurs vestes dans quelques jours.

Journal du Cameroun

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