Le Covid reste un enjeu d’affrontements géopolitiques entre la Chine, les États-Unis et l’Union européenne (UE). La réouverture des frontières chinoises, dans le cadre de l’assouplissement des restrictions sanitaires, suite aux manifestations inédites de fin novembre, a donné lieu à un échange tendu entre Pékin et les capitales étrangères. Selon toute vraisemblance, le mécanisme intégré de réaction au niveau politique de l’UE dans les situations de crise devait adopter, le 4 janvier, des mesures communes – tests systématiques, port de masques, voire identification de nouvelles variantes par le contrôle des eaux usées des avions, et une augmentation du nombre de tests de séquençage dans les aéroports. La veille, les autorités chinoises avaient déjà critiqué l’imposition de tests Covid-19 par une dizaine de pays : « Certains pays ont mis en place des restrictions visant uniquement les voyageurs en provenance de Chine. (…) Ces pratiques sont inacceptables », a fustigé Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Pékin dénonce ce qu’il considère comme une discrimination « sans fondement scientifique » et annonce qu’il appliquera le « principe de réciprocité ». En retour, le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, estime que cette approche « se fonde uniquement et uniquement sur la science ».
Un pays à faible immunité
Après trois ans de stricte fermeture, la levée rapide de la stratégie « zéro Covid » a amplifié la vague de contamination qui touchait déjà un pays à l’immunité affaiblie, au point de provoquer la saturation du système hospitalier. Depuis fin décembre, l’aéroport de Milan détecte des taux de positivité compris entre 38% et 52% pour les passagers en provenance de Chine. Cependant, selon le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, vouloir « retarder l’introduction de cas ou de variantes…
