Les syndicats de transporteurs ont exprimé leur colère face à l’annonce du gouvernement concernant la construction de trois nouveaux postes de péage dans la région de l’Ouest, notamment à Zemezong, Mbami et Bangourain. Cette frustration fait suite à un communiqué publié le 16 septembre 2024 par le ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, dévoilant les projets.
Pour les syndicats, ces décisions semblent absurdes, car l’État privilégie l’augmentation de ses recettes au détriment de l’entretien des routes nationales, dont l’état est jugé catastrophique.
« Ce n’est pas normal du tout. La majorité de nos routes sont en très mauvais état, ce qui impacte gravement le transport. Les chauffeurs souffrent énormément sur ces routes. Il vaut mieux les réparer d’abord avant de penser à construire des péages », a déclaré Oumarou Sahabou, président du syndicat des chauffeurs de transport routier du Cameroun.
Les conducteurs de poids lourds partagent cette opinion, soulignant le lien entre l’état des routes et la série d’accidents mortels qui s’y produisent régulièrement.
« À chaque fois, on entend parler d’accidents qui tuent des gens. La solution est d’entretenir nos routes, mais ils préfèrent ignorer cela et se précipiter pour construire des péages », ont-ils déploré.
D’autres chauffeurs se sont également exprimés, remettant en question l’utilisation des fonds déjà collectés via les péages existants.
« Ces péages sont censés générer de l’argent pour construire des routes. Si je peux poser la question, où est passé l’argent des anciens péages ? Ils nous utilisent pour s’enrichir », ont déclaré certains conducteurs amers.
Cette décision a également suscité la réaction d’acteurs politiques et de membres de la société civile, qui ont, à maintes reprises, dénoncé les pratiques du régime en place. Ils estiment que ces manœuvres reflètent l’intérêt égoïste du régime de Paul Biya au détriment du bien-être des millions de Camerounais.
Le débat sur l’équilibre entre développement infrastructurel et maintenance routière se poursuit, tandis que les transporteurs attendent des actions concrètes pour améliorer les conditions de circulation sur les routes nationales.