Un échantillon de fonctionnaires camerounais a qualifié de mesure cosmétique la récente augmentation de 5,2% de leurs salaires.
Le public a été informé de cette augmentation le mardi 31 janvier, parmi d’autres mesures qui prendront effet le 1er février. Ces mesures comprenaient une augmentation du prix du carburant, qui a été fortement critiquée.
« Ajouter le prix du carburant et ensuite aller augmenter un pourcentage particulier sur les salaires en ce qui concerne les fonctionnaires, ça me fait rire », réagit Stanley, un enseignant à Maroua.
« C’était juste pour nous couvrir les yeux, une mesure cosmétique. Elle ne résout pas réellement le problème sur le terrain. C’est très insignifiant parce que l’augmentation du prix d’une denrée se répercute sur les prix de nombreux autres produits de base », déplore l’enseignant.
Stanley a souligné qu' »un chauffeur de taxi va acheter du carburant. Lorsqu’il l’obtiendra cher, la chose évidente est que le prix du taxi va augmenter », a-t-il regretté.
En parlant à deux fonctionnaires à Douala, les sentiments exprimés sont le choc et le mécontentement.
« C’est comme si le gouvernement savait que ces prix avaient augmenté. Ajouter le prix du carburant, les citoyens ne le supporteront plus. Cela pourrait provoquer une grève, alors pour éviter toute émeute dans le pays, ils vont de l’avant et augmentent le salaire des gens de 5,2% », a déclaré l’un des deux fonctionnaires qui rentraient du travail.
Son collègue, qui contredit une partie de l’argument, souligne que « cela ne résout toujours pas le problème. Les personnes qui utilisent le carburant ne sont même pas des salariés. La majorité d’entre eux sont des chauffeurs de taxi ou de vélo. Ce n’est donc que par chance qu’ils peuvent l’éviter, car je suis sûr que les gens n’en peuvent plus ».
Le prix du carburant est passé de 575 à 720 F CFA (diesel) et de 630 à 730 F CFA (super). Ceci vient s’ajouter à la spirale des prix des produits de base au Cameroun.
CNA
