Les déséquilibres persistent | Humanité

« Essoufflement. Le mot est sorti. Dans un rapport remis au gouvernement fin décembre, le Haut conseil à l’égalité (HCE) dresse un bilan mitigé sur l’évolution de l’égalité femmes-hommes en politique. Depuis 1999 et la loi sur la parité, les progrès sont indéniables, mais des déséquilibres persistent entre les élus hommes et femmes. « La répartition, tant en termes quantitatifs que qualitatifs, est étroitement liée au poids d’un héritage politique basé sur le masculin et qui conduit à la persistance d’une certaine exclusion des femmes des sphères de pouvoir », assure le rapport.

En 2022, et pour la première fois depuis 1988, le nombre de femmes députées à l’Assemblée nationale a baissé (215 sur 577) alors que les femmes représentaient 44,2 % des candidats – un record. « Nous ne pouvons pas compter sur l’évolution naturelle de notre société (…) Seules des dispositions contraignantes, législatives ou réglementaires permettront d’atteindre une réelle parité indispensable à notre démocratie », écrire les auteurs du rapport. Parmi les recommandations, le HCE propose de responsabiliser les partis politiques en multipliant par cinq le montant des sanctions existantes pour non-respect de la parité dans les candidatures présentées, et en réorientant ces sanctions financières vers les partis « vertueux ». Autre proposition : caler le mode de scrutin des législatives sur celui des élections départementales, réformé en 2013, qui divise par deux le nombre de circonscriptions, et élit dans chacune d’elles un binôme mixte.

« La plupart des acteurs que nous avons contactés ont tous manifesté une volonté de féminiser leurs équipes et leur management, même si c’est plus compliqué pour les plus anciens d’entre eux qui partent avec un déséquilibre beaucoup plus prononcé », assure Catherine Ladousse, co-présidente de la commission « parité en matière politique,…