Les députés s’alarment de l’état « critique » des stocks de munitions en France — RT en français

Deux rapports parlementaires soulignent l’inadéquation entre les moyens mis en œuvre par la France et « ses ambitions militaires ». En cause, selon eux, le manque de munitions et le manque d’investissement dans la défense sol-air.

Présenté à l’Assemblée le 15 février, le rapport d’une mission d’enquête parlementaire souligne l’état « critique » des stocks de munitions en France. « On est devenu une armée de bonsaï avec des munitions high-tech, mais en petite quantité », analyse Julien Rancoule, député RN et co-rapporteur de la mission avec Vincent Bru, cité par Europe1.

Soulignant que la France commande chaque année 20 000 obus de 155 mm – ce qui, selon Europe 1, équivaut à ce qui est utilisé en une seule journée dans le conflit en Ukraine -, les parlementaires préconisent de recentrer les priorités sur des équipements plus simples et moins complexes et de délocaliser la production de petits munitions de format, en particulier le neuf millimètres.

Dans un autre rapport parlementaire, Jean-Louis Thiériot et Natalia Pouzyreff se sont intéressés aux moyens de défense sol-air français. « Un réinvestissement dans les équipements est indispensable pour éviter le déclassement de notre défense sol-air », estiment-ils, cités par Le Figaro. Selon eux, la France « ne dispose pas du volume de forces nécessaire pour soutenir, dans la durée, l’ensemble des contrats opérationnels qui lui sont confiés, notamment en cas de conflit de haute intensité ».

Les deux rapports mettent en évidence l’inadéquation entre les ressources de l’armée et les menaces auxquelles elle pourrait être confrontée. « La dégradation globale des stocks de munitions français depuis la fin de la guerre froide est désormais intenable au regard des ambitions militaires de la France », concluent les députés Vincent Bru et Julien Rancoule.