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Le HCR Cameroun et les réfugiés à couteaux tirés

A l’origine, une «incompréhension» autour d’un appui exceptionnel.

Jean Bosco Rushatsi est formel : «Il n’ya pas eu détournement d’argent. Il ne peut même pas y en avoir surtout qu’on n’a rien reçu». Le senior operations cordinator du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) au Cameroun a tenu à faire une mise au point face à la presse, pour «dissiper le malentendu sur l’incident qu’il y a eu hier à Douala».

Avec la grève étouffée des réfugiés de la capitale économique du Cameroun qui, minorant l’appui à eux remis par le bureau du Hcr,’ accusent la représentation nationale du Hcr d’avoir distrait des fonds à eux destinés dans le cadre de l’amortissement du choc subi avec la survenue de la pandémie du Covid. Les mécontents que la police n’a pas laissés manifester ne comprennent pas l’écart entre les 150 000F que recevraient

d’autres réfugiés dans d’autres pays. «Lorsque la crise du Covid est arrivé et qu’elle a imposé à l’Etat du Cameroun, comme tous les autres, de restreindre les mouvements afin d’éviter la contamination de masse, nous avons mené des enquêtes pour nous rendre compte que les mécanismes de survie étaient détruits pour les réfugiés urbains qui sont majoritairement engagés dans les petits métiers et l’informel. Nous avons décidé d’accorder un coup de pouce de dix mille francs, pour les personnes normales et 15000F pour les personnes présentant une situation de vulnérabilité; et cela sur. trois mois»,., explique-t-il.

En clair, «cette somme ne représente pas un salaire que les réfugiés attendaient, mais juste un appui». Et «nous avons suffisamment échangé avec les représentants des réfugiés, notamment le président de leur Comité. Mais curieusement, ils ont entrepris de faire grève», ne comprend-il pas.

Deux millions 170 mille dollars sur 23 millions sollicités

« Ce qu’il faut savoir est que, on n’a pas une banque où on stocke de l’argent afin d’attendre un drame », commence-t-il sa riposte pédagogique. «Chaque pays gère les situations avec ce qu’il a, et nous dépendons des donateurs. Et ce ne sont pas les mêmes donateurs, et même si c’était le cas, ils ne donnent pas forcément les mêmes appuis à tous les nécessiteux. Parfois, lorsqu’un donateur a déjà soutenu un pays d’accueil, à un moment, il préfère soutenir au pays d’origine pour éviter un retour du réfugié», explique-t-il.

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Pour ce qui est du Cameroun, «n’ayant pas prévu cette situation, et ayant un budget de élaboré depuis mars 2019, nous avons aussitôt préparé des soumissions que nous avons transmises au bureau Afrique à Dakar qui l’a transmis au siège à Genève. On a eu des donateurs potentiels qui se sont annoncés, mais à ce jour, rien n’a abouti», regrette l’homme. Indiquant que « nous avions tablé nos besoin à 23 millions de dollars américains, mais à ce jour, nous n’avons pu avoir que 2 millions 170 mille dollars, soit 09% de ce que nous nécessitions, pour répondre à la pandémie», se montre-t-il transparent.

«Lorsqu’une situation comme celle-ci survient, on est obligé de faire une priorisation des activités. On convertit certaines activités non prioritaires pour répondre aux besoins urgents. Par exemple, le rapatriement des réfugiés que nous avons commencé en décembre 2019 n’étant plus possible avec la restriction des mouvements de personnes et l’interdiction de grands regroupements de personnes instruits par le gouvernement, nous avons donc suspendu ces rapatriements et les fonds prévus à cette activité ont été convertis pour mettre en place des réponses aux problèmes posés par le Covid», renseigne Jean Bosco Rushatsi.

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«C’est pour cela que nous avons pu réaliser des activités de plus de cinq millions, alors que nous n’avons pu collecter que 2 millions 170 mille dollars», peut-il presque se vanter. Occasion de recenser les activités menées par le Hcr au Cameroun pour aider à venir à bout du Covid: l’achat de matériel pour sept hôpitaux de district et 4 hôpitaux régionaux des régions prioritaires du Hcr (Est, Adamaoua, Nord et Extrême nord), «en concertation avec le gouvernement», la sensibilisation des réfugiés, l’achat de savons, systèmes de lavage de main et d’alcool pour les camps de réfugiés et centre d’isolement et pour des hôpitaux dans les quatre régions, la réfection du forage du camp de Minawao.

En ce qui concerne la confection des masques, le Hcr déclare avoir fait confiance aux réfugiés, faute d’avoir pu résoudre l’équation temps à Yaoundé. En outre, « nous avons passé la commande de respirateurs à installer dans des hôpitaux», annonce-t-il.

Si le Hcr a rencontré des difficultés à retrouver les traces de tous les 11 mille ménages en raison de changements de contacts, l’organisation dit s’atteler à continuer à rendre la vie plus facile aux réfugiés pendant cette période de crise. En attendant de pouvoir boucler le «budget» sollicité pour la résilience contre cette maladie, le haut cadre du Hcr annonce qu’entre temps, «nous avons récolté de nouvelles donations; et nous sommes en mesure de payer deux mois à la fois. Et le mois prochain, nous pourrons payer le 3ème mois».

Source: La Nouvelle Expression

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