le Département finance un lieu de vie et de travail dans la ville martyre de Kherson

La scène se déroule au quatrième étage du conseil départemental, un an jour pour jour après l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février. Natalya Popova, présidente du groupe d’ONG Marlog, organisations qui viennent en aide aux Ukrainiens à travers le volet humanitaire, propose une poupée en guise de remerciement pour le soutien apporté par l’autorité locale aux civils dans le « grenier de l’Europe ». Cette dernière finance un centre de coworking chauffé à Kherson, la première grande ville libérée par les troupes du président Volodymyr Zelensky. La ville située sur les rives du Dniepr est sujette à des coupures de courant récurrentes « Dans notre culture, celui qui fabrique la poupée et lui parle, transmet des ondes positives. C’est censé attirer les bonnes personnes là où c’est… J’espère que la Haute-Garonne en profitera », souffle cette femme convaincue de la victoire ukrainienne sur l’occupant russe. La projection a ému le conseiller départemental du tourisme, de l’Europe et de la coopération, qui a lâché : « Le conseil départemental vient modestement en aide à la ville de Kherson. C’est la stratégie du colibri. Nous faisons notre part. On ne se contente pas d’effets d’annonce, on réalise des choses concrètes.

« En temps de guerre, plus de nourriture, il faut communiquer »

Par l’intermédiaire de l’association « Free Ukraine », le Département investit 60 000 euros dans l’aménagement d’un refuge dans les sous-sols de la grande ville ukrainienne. Afin de transporter le mobilier, les groupes électrogènes et tout le reste dans des conditions de sécurité optimales, l’emplacement exact n’a pas été dévoilé. « En temps de guerre, plus encore que de nourriture, nous avons besoin de communication pour rester en contact avec les proches restés sur le territoire ou ayant fui les combats. Grâce à l’accès à l’électricité et à Internet, la société civile peut continuer à travailler et nos enfants à apprendre, ce qui est bon pour le moral. Cela permet au pays de fonctionner en attendant l’après-guerre », explique l’émissaire ukrainien. L’espace en sous-sol offert par le Département occupera au moins 2000 m2 de superficie. Il dispose de deux groupes électrogènes d’une capacité de 50 à 70 kw, d’une borne de recharge de type Ecoflow Delta, de 10 rallonges de 20 mètres, de 10 projecteurs lumineux, de meubles pliants à pelle, de 10 micro-ondes, de 10 grandes bouilloires thermos, et de 20 radiateurs UV ou gaz. Le cas échéant, si les bombardements s’intensifient, le projet pourrait être reconsidéré. « Au lieu de faire un seul abri, on pourrait en installer plusieurs à différents endroits afin de minimiser les risques », annonce…