Telle est l’ambition de l’Ordre des avocats du Cameroun qui a lancé le 29 avril à Yaoundé, le projet « Construire un meilleur barreau ».
Entraves à leur exercice professionnel, paupérisation et clochardisation des avocats, absence de texte sur les émoluments des avocats, analphabétisme numérique, déficit de formation… voilà quelques maux auxquels fait face la profession d’avocat au Cameroun. Face à ces constats, l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun a décidé de mettre sur pied le projet « Construire un meilleur barreau » qui a été présenté vendredi 29 avril, à la Fondation Solomon Tandeng Muna à Yaoundé.
Présidée par Me Claire Atangana Bikouna, Bâtonnier de l’ordre qu’assistaient le président de l’Assemblée générale, Me Morfaw Evaristus Nkafu, des membres du conseil de l’ordre, et les représentants de plusieurs administrations (ministère de la Justice, Secrétariat d’État à la défense, Délégation générale à la sûreté nationale), la rencontre de Yaoundé a permis aux organisateurs de dérouler les enjeux de cet ambitieux projet.
« Construire un meilleur barreau, est une enquête que nous allons ouvrir auprès des avocats pour savoir quelle est la représentation nationale des avocats par rapports à la carte judiciaire du Cameroun, mais aussi savoir quelles sont les difficultés auxquelles les avocats sont confrontés, quelles sont leurs attentes parce que nous avons une tutelle auprès de laquelle nous portons des revendications », a expliqué Me Claire Atangana Bikouna, Coordonnatrice générale du projet.
La première de ces revendications, souligne le Bâtonnier, c’est le monopole. « La quête du monopole pour nous est un voyage de 30 ans sans qu’on puisse arriver au bout et nous avons décidé que nous allons procéder à l’inverse », a ajouté Me Claire Atangana Bikouna.
Méthodologie
Dans le détail, le projet permettra de collecter des informations auprès de tous les avocats au Barreau du Cameroun, directement sur leur lieu de résidence professionnelle, par une équipe d’avocats munis de fiches d’enquête à remplir. Ces fiches, en langues anglaise et française, apprend-on, seront totalement anonymes, dans le souci de préserver les données personnelles des avocats, dans le strict respect des dispositions légales en vigueur. Ce projet sur lequel de nombreux avocats fondent leurs espoirs, est le premier du genre pour le Barreau du Cameroun en 48 ans d’existence.
A travers ce projet, vous pourrez constater que le Barreau du Cameroun est résolument moderne et dynamique, a affirmé le président de l’Assemblée générale des avocats, Me Morfaw Evaristus Nkafu. Selon le calendrier des activités, la collecte des infor- mations dans les dix régions est prévue du 2 au 13 mai. Quant au dépouillement des fiches, il se fera du 14 au 21 mai, alors que l’analyse diagnostic et propositions de dérouleront du 23 au 27 mai. La présentation des résultats du projet quant à elle aura lieu le 31 mai.
Le Messager
