Dans le cortège parisien mobilisé contre la réforme des retraites, l’ombre d’un référendum plane. Le gouvernement semble déterminé à passer en force, même si 70% des Français rejettent son projet. La mobilisation sociale historique est encore loin d’être terminée : elle peut toujours s’amplifier et pousser le gouvernement à baisser les bras. La bataille parlementaire n’est d’ailleurs pas terminée. Mais certains manifestants envisagent déjà un outil supplémentaire pour faire basculer le rapport de force. Pourquoi pas un référendum d’initiative partagée (RIP) ? De nombreux militants se disent prêts à faire campagne. « Si nécessaire, nous chercherons des signatures. Nous avions déjà commencé à collecter les adresses des citoyens et des militants pour la pétition sur les superprofits », raconte Margaux, une militante FI de 24 ans, pour qui «il faut montrer que le peuple n’est pas résigné. La mobilisation avance, grandit et prouve que les Français sont prêts à se battre jusqu’au bout ».
Sylvain, militant au PCF depuis mai 1968, est lui aussi prêt à faire campagne pour un référendum, avec cette idée : le retrait de la réforme, sinon un référendum. Question d’exigence démocratique, Emmanuel Macron ne disposant pas de majorité populaire pour mener à bien sa réforme. « Il l’a reconnu lui-même au soir de son élection, il doit sa victoire aux Français qui ont bloqué le RN. Pourtant, aujourd’hui, il prétend être légitime sur son programme. Ce qui n’est pas le cas. Il est temps qu’il écoute les gens. » mesurer Sylvain. Chaque chose en son temps, prévient Catherine de son côté. » Le retrait total me semble la meilleure option, sans référendum », elle observe. « Le vrai défi est d’augmenter le taux de grévistes dans les entreprises. S’il n’y a que des manifestations, je pense que ce ne sera pas suffisant pour faire reculer la réforme », alerte Arthur, un militant anarchiste de 27 ans.
« Si nous n’obtenons rien par la voie pacifiste comme ces mobilisations, nous devrons en venir à des mouvements de grève radicale. C’est la seule façon d’être entendu », mesure aussi Jean Joseph, militant GRS de 70 ans. « Le mouvement social doit continuer et une grande bataille de l’information doit être menée »,ajouteCécile Dumas, militante PCF, et élue au Conseil régional d’Île-de-France. Pour elle, le message est clair :« Nous ne voulons pas mourir au travail et le gouvernement doit l’entendre ». L’événement de samedi prochain se prépare déjà, avec pour objectif de rassembler le plus de Français possible. La carte d’un RIP, elle reste sur la table, s’il faut la saisir un jour.
Le référendum d’initiative partagée (RIP), c’est quoi ?
Cette procédure, entrée en vigueur à la suite de la révision constitutionnelle de 2008, est un outil à la disposition des députés et sénateurs pour soumettre un texte de loi à…
