La suppression de la subvention sur le carburant plonge le Nigeria dans des difficultés économiques accrues

Les Nigérians ne se sont pas encore remis de la pénurie de naira et de carburant qui a affaibli l’économie, avant et après les élections présidentielles du 25 février 2023.

Les citoyens de la République fédérale tentent de recoller les morceaux de leur vie après des mois d’épreuves. Le gouvernement nigérian s’est lancé dans la mise en œuvre complète de la suppression des subventions aux carburants.

Un jour seulement après son investiture en tant que 16e président du Nigeria, les stations-service ont augmenté les prix de 194 nairas à Abuja à 540 nairas, alors que d’autres États vendent désormais presque au même prix, avec une différence de quelques nairas.

Bola Ahmed Tinubu, le nouveau président, a reconnu dans son discours que la subvention avait été supprimée. « La subvention a disparu », a-t-il déclaré.

Cette seule déclaration a poussé les propriétaires et les gérants de stations-service à appliquer immédiatement les nouveaux prix.

Lors d’une retraite pour les membres élus de l’Assemblée nationale et d’autres postes pour le parti d’opposition, le PDP (Peoples Democratic Party), Atiku Abubakar, le candidat du 25 février 2023, qui est arrivé en deuxième position, a déclaré : « J’aurais fourni des palliatifs avant la suppression de la subvention »

Les Nigérians ont réagi à la quasi-triple augmentation du prix de l’essence, certains maudissant ceux qui ont voté pour le candidat du All Progressive Congress (APC), M. Tinubu.

Son élection est contestée par le parti travailliste et le PDP.

Le 10 mai 2023, Cool FM a rapporté que « le gouvernement fédéral a annoncé que dans le cadre de ses mesures palliatives sur les subventions, il a reçu une subvention de 800 millions de dollars de la Banque mondiale ciblant 50 millions de Nigérians vulnérables ou 10 millions de ménages ». On ne sait pas encore comment ces mesures palliatives seront gérées par le nouveau régime.

Le vice-président nouvellement élu, Kashim Shettima, a déclaré que la suppression des subventions est un plan bien calculé par son régime pour mettre fin aux escroqueries perpétrées par les personnes de la classe supérieure. Il a ajouté qu’ils sont bien préparés à toute résistance.

Les Nigérians réagissent

Les réactions sur les médias sociaux et en dehors ont été massives, beaucoup maudissant le gouvernement Tinubu, vieux de quelques jours. Alors que d’autres pensent que la suppression des subventions est une justice rendue à ceux qui étaient assis sur leur argent, d’autres pensent que cela va plonger le Nigéria dans un bourbier économique irréparable.

« Si nous mettons la politique de côté et que nous l’analysons très bien, nous comprendrons les avantages et les effets positifs qu’elle aura sur l’économie, le développement et la prospérité du Nigéria et des Nigérians à l’avenir. Mais le seul problème est que le gouvernement doit être très amical et fraternel avec les masses (les Nigérians) en interne pour la mise en œuvre des politiques et le calendrier (les durées). Je suis très optimiste et je crois fermement que le Nigeria sera un grand pays à l’avenir parce que le gouvernement va récupérer des quantités très importantes (des millions de litres) de produits pétroliers et décourager la contrebande parce que la plupart des revendeurs préféreront acheter directement auprès de la NNPC parce que l’unification du prix (prix unique) tuera et découragera le marché noir à l’avenir », a déclaré un Nigérian inquiet.

Un autre a déclaré que les demandes de subventions devaient faire l’objet d’une enquête et que ceux qui se sont remplis les poches avec l’argent du gouvernement devaient être arrêtés : « Les subventions pétrolières sont en fait des vols délibérés ». Les Nigérians demandent une enquête approfondie sur la question des subventions pétrolières afin de démasquer et de punir les auteurs de ce vol monumental ».

« Il n’y aurait pas eu de sujet de discussion aujourd’hui si le soi-disant numéro 1 d’aujourd’hui ne s’était pas ligué contre lui il y a plus d’une décennie, la souffrance qui en découlait alors aurait été facilement amortie parce qu’il y avait beaucoup d’argent en circulation à l’époque, mais maintenant qu’un Nigérian moyen se bat avec seulement un repas carré par jour, ».

Les travailleurs vont se mettre en grève

Les membres du Congrès du travail du Nigeria (NLC) et du Syndicat amalgamé des employés des entreprises publiques, des services techniques et récréatifs de la fonction publique ont déclaré qu’ils cesseraient de travailler à partir du mercredi 7 juin 2023.

L’action de grève nationale vise à pousser le gouvernement nigérian et la Nigerian National Petroleum Company (NNPC) à retirer les nouveaux prix qu’ils qualifient d' »illégaux ».