Serge Savard dit la vérité. Qu’aucune équipe de la Ligue nationale canadienne n’ait réussi à remporter la Coupe Stanley en trois décennies est presque inimaginable. Nous nous disons que cela doit arriver pour une raison. Les 10 causes potentielles listées par mon collègue Stéphane Cadorette sont pertinentes. Ce qu’on peut ajouter, c’est que le visage de la LNH a complètement changé depuis 1993. La ligue n’est plus exclusive au Canada. Pas seulement sur la glace, dans sa gestion aussi.
Le processus a commencé avec la grande expansion de 1967. Le nombre d’équipes établies aux États-Unis est passé de quatre à dix d’un seul coup. C’était un avant-goût du libre-échange.
Les propriétaires de ces formations ont progressivement pris leur place dans les opérations du circuit. Le pouvoir a changé lorsque les bureaux de la LNH ont été déplacés de Montréal à New York lorsque Clarence Campbell a pris sa retraite en 1977.
La ligue s’est transformée en une entreprise américaine à partir de ce moment.
Bill Wirtz des Blackhawks de Chicago, Jeremy Jacobs des Bruins de Boston et Ed Snider des Flyers de Philadelphie étaient les gouverneurs les plus influents.
Tout est passé par eux.
Les propriétaires des Canadiens et des Leafs n’étaient plus au pouvoir.
Alan Eagleson, directeur exécutif de l’Association des joueurs de la LNH et organisateur de tournois internationaux impliquant des joueurs de la ligue, était le maître du hockey en sol canadien.
Internationalisation et commercialisation
Dans le même temps, le vivier de joueurs s’internationalise, ce qui entraîne une évolution progressive de l’identité des équipes.
Les Scandinaves sont arrivés, puis les Slaves qui ont dû déserter leur pays pour venir jouer dans la plus grande ligue de hockey au monde.
L’Union soviétique a commencé à autoriser les vétérans de son équipe nationale à se déplacer vers l’Ouest. La chute du mur de Berlin a brisé les dernières frontières.
C’est sans oublier les progrès énormes des Américains et les avancées des Suisses et des Allemands.
La LNH se compare à la Premier League dans le football. La composition des équipes est cosmopolite. Le Canadien n’est plus le club qui a été fondé pour réunir des joueurs francophones.
Une autre étape déterminante dans la transformation de la LNH est survenue lorsque Gary Bettman a été nommé commissaire. La ligue s’est commercialisée comme jamais auparavant.
Même si nous ne portons pas le petit Napoléon du hockey dans nos cœurs, les revenus du circuit sont passés de 400 millions de dollars à 5,7 milliards de dollars sous son règne.
Le chiffre serait bien supérieur à six milliards, sans le COVID qui a provoqué la fermeture des amphithéâtres pendant une période prolongée.
faible excuse
Quant à la perception qu’ont les joueurs des équipes canadiennes, les choses ont changé avec le repêchage. Les joueurs ont découvert d’autres…
