La contre-offensive de l’Ukraine contre les envahisseurs russes porte enfin ses fruits

Hier matin, j’ai reçu un SMS révélateur d’un général américain. « Je pense que j’ai parlé trop tôt et que j’étais trop pessimiste », a-t-il écrit.

Il faisait référence à une conversation que nous avions eue il y a quinze jours, dans laquelle il m’avait dit sombrement qu’il y avait peu de chances d’une avancée significative des troupes ukrainiennes contre leurs envahisseurs russes avant le printemps prochain.

Cependant, comme son message texte ultérieur l’a reconnu, le paysage est aujourd’hui plutôt différent. Hier, nous avons appris qu’après trois mois de combats acharnés et des semaines de déminage minutieux, les forces ukrainiennes ont franchi de manière décisive la première ligne défensive russe près de Zaporizhzhia, dans le sud-est du pays.

Il ne s’agit pas seulement d’une percée militaire majeure qui pourrait, à terme, diviser le territoire occupé par la Russie en deux. Il s’agit également d’une réfutation acerbe des récentes grognements anonymes émanant de certains milieux militaires et politiques internationaux selon lesquels les tactiques de combat ukrainiennes seraient loin d’être efficaces.

Parmi les voix pessimistes figuraient celles du ministère allemand de la Défense, qui suggéraient que les troupes ukrainiennes n’utilisaient pas les tactiques de l’OTAN qui leur avaient été enseignées.

Des militaires ukrainiens tirent un mortier sur les troupes russes depuis leur position près d’une ligne de front

Pendant ce temps, à Washington, des rumeurs couraient selon lesquelles les officiers supérieurs ukrainiens étaient trop « réticents aux pertes » pour vraiment réussir. Aucune de ces critiques n’est loin d’être juste. Les tactiques de l’OTAN reposent en grande partie sur l’hypothèse d’une supériorité aérienne et d’artillerie, ce que l’Ukraine ne possède pas.

Et même si le bilan de 70 000 morts à Kiev est inférieur aux 120 000 morts de la Russie, il faut le considérer dans le contexte de la vaste population de cette dernière – trois fois celle de son petit voisin. Proportionnellement, les pertes de l’Ukraine sont bien pires : leur bravoure a été exemplaire et ils sont aussi « réticents aux pertes » que l’exige le théâtre de la guerre.

Le moment choisi pour réaliser cette avancée est donc crucial. L’humeur de nombreux commentateurs occidentaux a été particulièrement défaitiste ces derniers temps, allant même jusqu’à parler de la nécessité de négocier avec le tyran Vladimir Poutine. Certains gouvernements occidentaux ont également perdu leur volonté d’offrir une aide aux Ukrainiens. À Washington, une élection présidentielle se profile et les responsables du Capitole sont parfaitement conscients que la…