A la faveur d’un aide-mémoire signé le 16 février 2023 à Djeddah en Arabie Saoudite, la Banque africaine de développement(BAD) et la Banque islamique de développement(BID) se sont engagées à renforcer les systèmes de défense sanitaire à travers le développement de l’industrie pharmaceutique des pays africains.
Les institutions bancaires sont liées par un plan d’action conjoint qui leur permet de développer une réserve commune de projets bancables, autour de principaux axes complémentaires auxquels chacune apporterait son avantage comparatif. Ainsi, ledit plan « couvre des prêts en faveur de projets dans les secteurs public et privé et de projets de développement pharmaceutique selon une approche régionale », indique la BAD.
En substance, la convention que viennent de parapher la BAD et la BID cache un souci de booster la production locale en médicaments et limiter les importations. Dans la zone Cemac, le Cameroun a manifesté en janvier 2022, sa volonté d’impulser cette dynamique au regard de la faible productivité du secteur pharmaceutique.
Selon la Direction de la pharmacie, du médicament et des laboratoires du Minsanté 2% des produits pharmaceutiques disponibles sur le marché national sont locaux contre 98% issus des importations. Pour sa part, l’Institut national de la statistique (INS) du Cameroun renseigne que le pays a importé en 2021 ; 22 374 tonnes de produits pharmaceutiques pour 188,311 milliards de FCFA dont 15,1% en provenance de la France.
Dès lors, les conventions signées le 16 février dernier sont le prolongement d’un protocole d’accord de financement signé en 2017 entre la BAD et la BID et prolongé jusqu’en 2023. L’enveloppe de 2 milliards de dollars (plus de 1 228 milliards de FCFA) allouée, visait à intensifier le cofinancement dans des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, le développement humain, le développement du secteur privé et la promotion des investissements.
En guise de perspectives, le Groupe de la Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement vont également coopérer dans l’organisation d’un forum mondial des entreprises pharmaceutiques en mai 2023. L’évènement auxquels sont conviés les capitaines d’industrie majeurs du secteur pharmaceutique (de grandes entreprises, des agences de régulation régionales, continentales et gouvernementales, et des entités de transfert de technologies), permettra de créer entre autres, des opportunités commerciales, des accords de commercialisation des vaccins, le transfert de technologie pharmaceutique et des ressources allouées à la préparation de projets.
Eco Matin
