Du fond du penitencier où il est incarcéré depuis 2013, Charles METOUCK, ex-DG de la Sonara, affirme ne pas être concerné par le scandale des rétro-commissions.
A titre de rappel, le trader anglo-suisse a admis devant la justice américaine et britannique avoir versé des pots-de-vin aux responsables des principales entreprises pétrolières du Cameroun pour obtenir des contrats.
Déclaration de Charles METOUCK, ancien Directeur Général de la SONARA incarcéré à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui depuis 2013.
« Je n’ai jamais signé un quelconque contrat avec la société GLENCORE »
Depuis quelques jours, ma famille est la cible des accusations véhiculées sur les réseaux sociaux au sujet de mon implication supposée dans les actes de corruption récemment avoués devant la justice américaine par la société GLENCORE au profit notamment des «fonctionnaires» en service à la SONARA. Cette campagne malveillante intervient alors que j’attends stoïquement depuis quasiment trois ans de suspension, dans un état de santé fragile, la reprise de mon procès devant le Tribunal Criminel Spécial (TCS).
Face à cette nouvelle cabale qui vient ternir une fois de plus les nobles efforts fournis pendant plus de dix ans à la direction générale de la SONARA au point d’en faire l’une des entreprises les plus performantes du Cameroun en termes de production, de sécurité et de résultats d’exploitation avec un chiffre d’affaires de plus de 1000 milliards de francs au cours de l’exercice 2009, je tiens à faire les mises au point ci-après:
1/- Je n’ai jamais signé un quelconque contrat avec la société GLENCORE tout au long de mon séjour à la tête de la SONARA et il n’y a jamais eu, du reste, de signature de contrat permanent avec un quelconque fournisseur de brut ou acheteur de produits pétroliers. Comme pour l’ensemble des fournisseurs de l’entreprise, des consultations étaient organisées à travers une commission interne dont l’avis é($it préalable à la signature de tout contrat d’achat ou de vente. Ces contrats, je l’espère, sont bien archivés à la SONARA.
2/- Le projet « SONARA 2010 », évoqué comme objectif à atteindre dans une correspondance récente (22 avril 2022) de la présidence de la République relative à la réhabilitation été la restructuration de l’entreprise, porte mon empreinte. Initié en 2004 après accord de la très haute hiérarchie, la réalisation de la 1ère phase de ce projet était estimée à plus de 75% en février 2013, quand je quitte la SONARA, avec l’ensemble du matériel livré à Limbe et la totalité du financement disponible en banque.
Je profite de l’occasion pour rappeler que j’ai déjà été condamné à deux reprises depuis mon départ de la SONARA, d’abord par le Tribunal de Grande Instance du FAKO et ensuite par le TCS. Mais, je n’ai jamais été pris à défaut dans ces procédures judiciaires pour des actes de corruption ou de détournement des deniers publics. Les actes de gestion qui m’ont jusqu’ici été reprochés n’ont en aucun cas été pris au détriment des caisses de la SONARA ou même dans le sens de mon enrichissement personnel. Au contraire.
Neuf ans après ma condamnation à 9,5 ans de prison à Buéa, j’attends toujours que mon recours devant la Cour d’Appel du Sud-Ouest soit enrôlé… Tout comme j’attends aussi que soit relancé l’examen de mon deuxième procès devant le TCS. Démarrée en octobre 2015, cette procédure pénale est bloquée depuis août 2019 par un recours abusif du parquet à la Cour suprême au sujet de l’état de santé de l’un de mes coaccusés, M. John EBONG NGOLE, ancien président du Conseil d’Administration de la SONARA, malheureusement décédé en septembre 2020.
Je vis douloureusement l’actualité autour de la SONARA, entreprise pour le développement de laquelle je me suis tant investi en vue d’aboutir à l’indépendance énergétique de notre pays et qui me vaut paradoxalement aujourd’hui encore toutes les dérives judiciaires. Je ne désespère pas néanmoins de bénéficier enfin d’un jugement équitable.
Charles METOUCK