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Grève des enseignants : le mouvement «Ots» désavoue le gouvernement

Les enseignants grévistes indiquent ne pas faire confiance au respect des instructions données par Paul Biya à ses collaborateurs. Entre autre, le mouvement « On a trop souffert » exige, au préalable, le déblocage de 180 milliards de Francs Cfa correspondant à la dette de l’Etat vis-à-vis des enseignants.

Dès son entame, la correspondance des enseignants grévistes, réunis au sein du mouvement «On a trop souffert», au président de la République est sans équivoques. La correspondance datée du 10 mars 2022 souligne : «Monsieur le président, il est tout à fait clair à la lecture de votre correspondance que vos collaborateurs ne vous présentent pas la réelle situation des enseignants.»

A priori, le collectif rappelle au président de la République la non signature du décret d’application du statut particulier des enseignants signé en 2000. Un statut «caduque» selon le mouvement qui explique par ailleurs que «Il est resté aux oubliettes dans les tiroirs de la présidence de ta République ; déjà 22 ans que nous attendons de vous, la signature d’un décret d’application. Doit-on encore faire confiance ?»

La suite de la correspondance rappelle à l’intention du président de la République « le refus » du ministre des enseignements secondaires (Minesec) et celui des finances (Minfi) d’exécuter les termes du communiqué du 21 juillet 2021. Communiqué instruisant le paiement « en urgence » des vacations et corrections des examens officiels. Des refus qui, selon le mouvement Ots, remettent en cause la confiance à accorder aux instructions présidentielles. D’autant que les mêmes directives ont été données pour la même cause pour l’année scolaire en cours, sans que les dernières n’aient été respectées.

Propositions de sortie

Le collectif qui prend naissance en 2017, lors de l’entrée en grève du «Collectif des enseignants indignés» rappelle le non-respect de l’échéancier convenu entre les enseignants et le gouvernement. Echéancier dont l’aboutissement avait été fixé au mois de décembre 2019. Des raisons pour les enseignants d’indiquer : «Excellence, au regard de tout ceci, nous avons bien peur que le peu de solutions contenues dans le communiqué ne soit qu’une illusion de surcroit très insatisfaisante.» De même que la correspondance s’étonne de la primauté de la présidence de la République dans la résolution de cette affaire qui implique d’abord le Minesec, le Minfopra et le Minfi.

Selon le mouvement «On a trop souffert», la résolution du problème des enseignants tient en cinq points. Instruire le Minfi du déblocage pour l’apurement de la dette de l’Etat dû à l’enseignant, soit 180 milliards de Fcfa ; Instruire au Minfi de la définition d’un échéancier bien clair (précisant le début des paiements ainsi que la fin) pour l’apurement de cette dette dans un délai de trois (03) mois comme indiqué dans nos précédents communiqué ; Convoquer en urgence les états généraux de l’éducation nationale ; Publier une date pour la renégociation du statut particulier de l’enseignant.

En définitive, le mouvement Ots exige la mise en application de toutes les résolutions issues des états généraux de l’éducation nationale. Dans le fil de l’actualité, le mouvement «On a trop souffert» invoque le décès de leur confrère, lui aussi, membre du mouvement de revendication des droits des enseignants. «Excellence Monsieur le président de la République, votre communiqué du 09 mars 2022, quoiqu’important, reste loin de la solution de crise.»

Selon les enseignants réunis au sein du mouvement Ots, «force est de constater que notre collègue et frère Hamidou disparu le 08 mars serait encore certainement en vie s’il avait eu les moyens pour sa prise en charge médicale.»

Solutions gouvernementales

La correspondance des enseignants réunis au sein du mouvement «On a trop souffert» intervient à la suite de celle signée par le Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. La correspondance adressée au Secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda, porte en objet : «Instructions du chef de l’Etat relatives aux revendications formulées par les enseignants.»

La correspondance signée en date du 09 mars 2022 par le Secrétaire général de la présidence de la République enjoint le Secrétaire général des services du Premier ministre de saisir le ministre des finances en vue de « procéder au paiement, à partir du mois de mars 2022, du complément salarial mensuel à verser aux enseignants (titulaire ou non du décret d’intégration) qui ne perçoivent actuellement que les 2/3 de leur salaire. De procéder au paiement des indemnités de logement dues aux enseignants qui n’en perçoivent pas.»

Au plan administratif, la correspondance du Secrétaire général de la présidence de la République au Secrétaire général des services du Premier ministre prescrit au ministre de la fonction publique, Joseph Le, « de systématiser la constitution des dossiers d’intégration des enseignants avant la fin de leur formation par les intéressés et les institutions auxquelles ils sont affiliés ; de veiller en relation avec les Universités d’Etat compétentes, au dépôt systématique dans les délégations régionales ou dans les services centraux du Minfopra, le cas échéant, des dossiers d’intégration des lauréats des En s et Enset.»

Le Messager

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