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Fin d’intégration Ens et Enset : vers la mise à mort programmée des enseignants ?

L’information contenue dans une note conjointe du ministre de l’Enseignement supérieur et du ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, suscite la controverse au sein de ces institutions et en rajoute au calvaire de certains enseignants dont l’avenir est de plus en plus sombre.

Finie l’intégration automatique des lauréats de l’Ens et de l’Enset ! La note a l’effet d’une bombe dont les déflagrations vont visiblement bien au-delà d’un simple pavé dans la mare d’un secteur bien ciblé. Il n’y a qu’à voir la tonne de commentaires et d’analyses qu’elle suscite pour en saisir la gravité.

La correspondance signée du 19 mai 2022 avec pour objet : « mises en œuvre des directives présidentielles relatives à la situation des enseignant », est perçue par beaucoup d’enseignants comme un autre cataclysme qui vient se greffer au mouvement « On a trop supporté (Ots) » qui menace de boycotter les examens officiels de fin d’année 2022.

A l’initiative conjointe du ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur et de son collègue de la Fonction publique, la nouvelle vise entre autre à exhorter le Premier ministre, Chef du gouvernement, à « considérer l’année 2022 comme année transitoire au cours de laquelle, le Minesup procéderait à l’organisation des concours d’entrée dans les Ecoles normales supérieurs (Ens) et les Ecoles normales supérieures de l’Enseignement technique (Enset) ».

Mieux, il sera question de « maintenir les droits acquis pour les étudiants admis jusqu’en 2022 qui seront automatiquement intégrés dans la Fonction publique à l’issue de leur formation » et de « séparer dès l’année 2023, les fonctions de formation de celles d’intégration à la fonction publique ; ce qui induit que le Minesup continuera d’organiser les concours d’entrée dans les Ens et les Enset dans la fonction publique de l’Etat, tandis que le Minfopra procédera à l’organisation des concours directs pour l’intégration des lauréats des Ens et des Enset dans la Fonction publique de l’Etat en tenant compte des besoins exprimés par le Minesec ainsi que les disponibilités budgétaires ».

Dans la même veine, il a égale- ment été décidé de « procéder au toilettage des textes organisant les Ens et les Enset au regard de ce qui est apparu comme contradiction entre les dispositions réglementaires régissant l’accès dans lesdites écoles et celles d’intégration à la Fonction publique », écrivent les deux membres du gouvernement qui rappelle à leur interlocuteur que le président de la République leur a instruit d’informer le public de ces nouvelles dispositions et « d’introduire dans les curricula de formation des Ens et des Enset dès l’année académique 2022-2023, des unités d’enseignement relatives du droit administratif, au droit de la Fonction publique ainsi qu’à l’éthique et la déontologie administrative ».

Mission prométhéenne et globale

De quoi provoquer l’ire de certains hommes politiques, leaders d’opinion et autres syndicats du secteur de l’éducation qui crie à un nouveau hold-up du régime en place. A peine le gouvernement a trouvé une once de sortie de crise face au mouvement Ots que voilà une autre épine qu’il enfonce dans son pied.

Alors que les réseaux sociaux répercutent et amplifient l’affaire au point d’y voir la mort prononcée du secteur éducatif au Cameroun, Jacques Fame Ndongo tente de calmer le jeu en précisant qu’il s’agit d’un processus qui a commencé il y a quelques années avec l’organisation, par le ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative, des concours directs d’intégration à la Fonction publique concernant les diplômés en agronomie, en communication, en médecine (depuis 2020), etc…. Alors qu’auparavant, ils étaient tous intégrés à la Fonction publique sans concours direct organisé par le ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative.

Ainsi, écrit-il, « une situation « de facto » (recrutement automatique des diplômés des grandes écoles, en l’occurrence, les lauréats des huit Ens et Enset) glisserait vers une normalisation « de jure » (recrutement desdits lauréats par un concours d’intégration à la fonction Publique), comme l’exige la réglementation.

En continuant de former avec rigueur et méthode des « têtes bien faites », l’enseignement supérieur offre à la Nation (secteurs public, parapublic et privé) des diplômés compétents, compétitifs et créatifs. Il remplit, ainsi, sa fonction régalienne (enseignement, recherche, appui au développement). C’est une mission prométhéenne et globale qui se situe au-delà du cadre restreint de la Fonction publique pour s’étendre à tous les compartiments de la Nation : ils ont besoin d’une offre attractive en ressources humaines de qualité, ainsi que l’a toujours recommandé le président de la République, Chef de l’Etat ».

Le Messager

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