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Extrême-Nord : les populations asphyxiées par la vie chère

La hausse des prix des céréales, aliments de base couplée à celle d’autres denrées de première nécessité commencent à agiter les ménages. Pour l’instant, des mesures palliatives tardent à venir.

La région de l’Extrême-Nord est en proie à l’insécurité, aux aléas climatiques et à l’extrême pauvreté. Depuis le début de l’année 2022, ses populations font face à la hausse des prix de certaines denrées alimentaires comme les céréales, le sucre, l’arachide, l’huile, la viande et autres dont les prix ont dégringolé.

Une situation qui a des conséquences lourdes pour ses populations mais bien plus, pour des milliers de déplacés internes de Boko Haram dans les différentes villes et villages. A Maroua, l’impact se fait sentir dans les ménages déjà éprouvés par la pauvreté. Les ménages crient la cherté de la vie.

« Les prix des denrées sont en hausse. Le litre d’huile d’arachide coûte entre 1500 et 1600 F, la tasse d’arachide est à 2200 F, tandis que le sac de mil coûte entre 28000 et 30000 F alors que l’année dernière c’était à 15 000 F à la même période. Le sac de Niébé est à plus de 40 000 F. Pis, ce s prix fluctuent par saison et par zone », explique Haoua, ménagère venue faire des emplettes au marché Abattoir.

A Mora, ville voisine, dans le département du Mayo-Sava qui accueille des milliers de déplacés internes, la situation devient intenable. « C’est pratiquement impossible de se procurer ce s denrées étant donné que nous les voulons à petite quantité. Tout est devenu trop cher», confie Chetima, déplacé d’Amchidé près de la frontière nigériane.

En outre, c’est un scénario presque identique dans les cinq départements de la région de l’Extrême-Nord où les prix de la viande bovine et celui de l’huile végétale, aliments de grande consommation sont en hausse au grand désarroi des populations.

« A Kousseri, les prix grimpent plus qu’ailleurs dans ta région. On se rend compte qu’il y a toujours une différence de 100 à 200 F entre les articles. Il faut que l’Etat prennent ses responsabilités car c’est une zone frontalière », assure Adam Liman, agent de la société civile à Kousseri.

Confusion

Si bon nombre de personnes dans le centre urbain estiment que cette cherté est due à l’avènement de la coupe d’Afrique des Nations de Football organisée par le Cameroun, dans les zones frontalières comme Fotokol, Amchidé et autres, les fluctuations du Naira, la monnaie nigériane de ces derniers jours en serait l’origine.

Pour leur part, certains observateurs estiment que la faible production agricole observée l’année dernière due aux aléas du climat couplée aux problèmes sécuritaires constituent des faits déclencheurs. Ce qui ne permet pas de répondre à la demande nationale.

« Bien que nos autorités brandissent l’interdiction de sortie de certaines denrées, l’applicabilité de ces mesures peine à prendre corps, rien ne change. Ce qui fait que le Nigeria voisin qui s’approvisionne au Cameroun, absorbe toute ta production locale de certaines denrées », explique un membre de l’association de protection des consommateurs à Maroua. Ce qui selon lui, pousse le pays à solliciter les importations de certains produits comme le riz.

De ce fait, les regards sont tournés vers les associations des droits des consommateurs, le ministère du Commerce et les brigades de contrôle des prix afin de réguler cette situation. Malgré le fait que cette hausse perdure depuis près de deux mois, aucune disposition n’a été prise pour y apporter des réponses. Pendant ce temps, les déplacés internes restent les véritables victimes de cette situation.

Le Messager

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