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ENTRETIEN. « Les rapports du GIEC ne sont ni catastrophiques ni alarmistes »

l’essentiel
Le journaliste scientifique Sylvestre Huet travaille depuis trois décennies sur le changement climatique, et notamment sur les six rapports publiés depuis 1990 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il vient de publier un livre

disséquer ce travail colossal.
L’état actuel des prévisions du GIEC, qui vient de publier sa dernière synthèse, peut-il être qualifié de délibérément alarmiste ?

Au contraire : les rapports du GIEC sont par nature prudents, consensuels et les résultats avancés sont donc ceux qui sont solidement établis. Ils ne sont jamais catastrophiques ou alarmistes. Par exemple, l’élévation du niveau de la mer prévue dans le rapport 2022, qui est d’environ 0,8 à 1 mètre à la fin du siècle, doit être considérée comme un minimum et non un maximum. Mais c’est déjà énorme dans la mesure où cela implique que 200 à 300 millions de personnes devront être déplacées, que des millions d’hectares de culture disparaîtront et que de nombreuses grandes villes du monde seront submergées, peut-être pas toutes. année, mais régulièrement.
Pourquoi un livre était-il nécessaire, selon vous ?

Car si les enquêtes d’opinion françaises ou mondiales montrent que l’idée qu’un changement est à l’œuvre et qu’il faut faire quelque chose est très répandue, ce n’est pas le cas dans les pays riches. Il y a de très fortes minorités qui doutent de l’alerte climatique.
Comment l’expliquer ?

Je vois deux raisons à cette résistance. Tout d’abord, la science est compliquée et nous pouvons être réticents à le faire, ce qui est normal. Alors, à refuser les changements, on peut être amené à dire que le constat n’est pas si certain…
Pourtant, les rapports du GIEC expriment l’unanimité scientifique, n’est-ce pas ?

Ils rassemblent tous les ingénieurs et scientifiques concernés par la climatologie dans le monde et fournissent l’état de la science mondiale sur ce sujet. Ce qui est très spectaculaire, c’est que dès 1990, le GIEC n’exprimait déjà aucun doute sur l’urgence.
On entend parfois dire qu’il y a déjà eu des changements climatiques majeurs dans le passé. Notre connaissance de la longue histoire du climat a-t-elle progressé ?

L’affirmation relativisant le changement actuel au motif qu’il y aurait eu d’autres variations dans le passé est un mantra climatosceptique. On sait désormais que le climat était globalement stable depuis des milliers d’années, avec des variations sur la moyenne planétaire de 0,2 à 0,4 degrés maximum, comme lors du « petit âge glaciaire » à l’époque de Louis XIV par exemple. Nous sommes déjà à plus de 1,2 degré sur la moyenne planétaire depuis 70 ans et nous nous dirigeons vers au moins 1,5 degré supplémentaire inévitablement vers la fin du siècle et peut-être trois degrés sur la moyenne planétaire. C’est énorme et surtout inédit.
Nous connaissons…

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