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Emmanuel Macron ou le Président qui n’a pas pu cacher son jeu

Jouer au donneur de leçons, alors qu’il est venu défendre les intérêts français dans un Cameroun qui est de plus en plus convoité par d’autres puissances avec lesquelles ce pays entend nouer librement des partenariats de nature à l’émanciper de la curatelle politique et économique de la France, Monsieur Emmanuel Macron a, par désespoir, recouru au paternalisme et à l’insulte pour ajouter à l’arrogance dont il est coutumier.

C’est ainsi qu’il n’a pas manqué de traiter les chefs d’États africains d’hypocrites et dénoncé l’infantilisme dont ils font preuve lorsqu’ils se laissent manipuler idéologiquement par les Russes.

Au plan symbolique, le chef d’État français tenait à sauver la face au moyen d’une bienveillance de façade formulée avec les accents toniques d’un protecteur politique qui s’offusque de voir que ses obligés s’égarent, en plein jour, dans les forêts très enneigées de la glaciale Russie.

Pour lui, ces hypocrites sont aussi de robustes poltrons qui n’osent pas condamner ce qui est évidemment condamnable comme l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce sont également des ingrats qui, en dépit du fait que la France se dépense financièrement et militairement pour leur pays, lui tournent de plus en plus le dos pour trafiquer militairement et économiquement avec d’autres, dans l’oubli des vieux rapports de coopération qui lient historiquement leur pays au sien.

Mais l’arrogance dont Monsieur Emmanuel Macron est coutumier, et qu’il a cru bon d’épicer avec des insultes enveloppées de paternalisme, n’a pas pu cacher son désespoir réel. À ce désespoir, Monsieur Paul Biya lui en a opposé, toujours dans l’ordre du jeu, un autre, celui d’un Président qui semble perdre ses moyens, quitte à amener Monsieur Macron à lui venir en aide, en répétant souvent les questions que les journalistes lui adressaient.

Sans s’en rendre compte, Monsieur Biya a poussé Monsieur Macron à lui dire, lui-même, les questions qu’il voulait lui poser par journalistes interposés. En amenant le président de la République française à abandonner la discursivité indirecte au profit de la discursivité directe, Monsieur Biya l’a finalement amené à se débusquer. C’était aussi, pour le chef de l’État camerounais, l’occasion de faire savoir à son homologue français qu’il préfère communiquer directement avec lui que par le biais des activistes.

Lorsqu’on examine patiemment les accents toniques avec lesquels Monsieur Macron est intervenu aujourd’hui au palais de l’Unité, on s’aperçoit qu’ils étaient ceux d’un désespéré qui se prêtait au divin jeu narcissique de Zeus au sommet de l’Olympe, pour sauver les apparences d’une puissance réellement décadente.

Lucien Ayissi, Philosophe

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