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Discours de Paul Biya à la jeunesse : que valent encore les promesses présidentielles ?

Le 10 février dernier, dans son traditionnel message à la jeunesse, le Chef de l’Etat a eu une posture volontairement optimiste. Discours à forte tonalité économique au regard des préoccupations en matière d’emploi jeune.

En vingt (20) minutes, le Chef de l’Etat a fait un tour d’horizon de l’actualité et des centres d’intérêt d’une jeunesse qui s’interroge sur son devenir ..) Vos problèmes me tiennent à cœur, et ma détermination ainsi que celle du gouvernement à y apporter des solutions.

Car, « votre avenir en dépend et partant celui de la Nation tout entière.” Cette belle phrase, par sa formulation, n’a pas manqué d’étonner plus d’un observateur lucide. Après quarante (40) ans de règne, que valent encore les promesses présidentielles vis-à-vis de la jeunesse ? Le désespoir et le désarroi de cette frange de la population sont patents.

Le 11 février 1966, lors de la première édition de la fête de la jeunesse, les festivités étaient présidées par le ministre de la Culture d’alors, un certain Félix Tonye Mbock, dans la fleur de l’âge. Ces jeunes trentenaires et quadra, qui constituent le gouvernement, sont à l’opposé de la gérontocratie actuelle.

Dans une autre de ses envolées lyriques, Paul Biya promettait la création d’une banque agricole, pour permettre l’insertion des jeunes dans le secteur primaire. En outre, le Chef de l’Etat promettait la création d’une Commission de lutte contre les biens mal acquis. Ces promesses ont été rangées aux calendes grecques.

Exutoire

Face à une élite prédatrice, les jeunes ont développé des alternatives de survie. Les exutoires des motos taxis, pousseurs de brouettes, call box, jeux de hasard, vendeurs à la criée… L’alcoolisme général, la prostitution et la dépravation des mœurs, avec en toile de fond les nouvelles formes de religiosité, achèvent de convaincre sur le désespoir jeune. Trop peu ou trop tard, lorsque le Chef de l’Etat invite à la restauration des valeurs sociétales et républicaines patriotisme, civisme, respect de la chose publique et de l’intérêt général, culte de la probité, préservation de nos us et coutumes, sens de la famille et respect des aînés.

En promettant la création d’un Conseil national de l’emploi aux côtés de toutes ces autres structures et projets franchement budgétivores, le Chef de l’Etat, pose une ordonnance à rebrousse-poil d’un diagnostic pour le moins désespéré. Les chiffres du discours présidentiel donnent du tournis : 9000 projets financés en 2021, 22000 emplois directs créés, 190 milliards de Fcfa consacrés au soutien de l’initiative-jeune… Bien plus, le Chef de l’Etat promet la création de 600 000 emplois chaque année avec la mise en place des Collectivités territoriales décentralisées (Ctd).

Le message de cette année recelait des attentes multiformes. Et en bon stratège, Paul Biya ne tarit pas d’éloges sur’le franc succès qu’a connu la CanTotalEnergies Cameroun 2021 : “(…) La CanTotalEnergies Cameroun 2021 a été un franc succès qui honore non seulement le Cameroun, mais aussi toute l’Afrique. »

Le Chef de l’Etat se félicite de la création de trois (03) nouvelles universités afin de favoriser la formation d’une jeunesse compétente et compétitive sur un marché de l’emploi de plus en plus exigeant.A ce titre,Ü invite ses jeunes compatriotes à explorer les multiples opportunités qu’offre l’économie numérique.

Seule ombre au tableau, les dérives que génère la mauvaise appropriation des réseaux sociaux : “(•••) Pour autant, si l’on peut se féliciter de l’appropriation rapide de la digitalisation par notre jeunesse, il y a lieu de déplorer par ailleurs, les dérives que l’on observe dans l’usage de ces avantages technologiques, notamment dans les réseaux sociaux où le vice, les discours de haine et la violence verbale foisonnent et ont de plus en plus droit de cité. »

Le Chef de l’Etat, pédagogue, invite à la préservation “de nos précieux acquis que sont la paix, l’unité nationale et la stabilité des institutions, car c’est à eux que nous devons ces avancées remarquables qui font notre fierté.” D’où sa mise en garde : “(…)

Restez sourds aux sirènes de la déstabilisation et des antagonismes de toutes sortes, émanant de contempteurs incorrigibles qui ont la prétention de tout savoir et se délectent delà critique systématique.’’

Le Cameroun s’est longtemps privé de la contribution de sa diaspora au développement. Le Chef de l’Etat se montre plus que favorable au retour de tous ces fils du Cameroun partis à la quête du bonheur et qui ont leur pierre à apporter à la construction de l’édifice : »(...) Le Gouvernement entend-il au cours de cette année, soutenir davantage l’initiative d’appel à projets lancée pour la participation des jeunes de la diaspora au développement de notre pays. »

Le Chef de l’Etat ne manque pas d’illustrer son propos par quelques modèles de jeunes qui ont bravé l’adversité pour faire rayonner l’image du Cameroun par monts et par vaux : “(•••) Prenez exemple sur quelques-uns de vos valeureux compatriotes, dont Francis Ngannou, Francis Tchoffo et Eric Salvador Tchouyo, qui ont récemment été sacrés dans leurs disciplines respectives.”

L’Indépendant

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