Le chef de l’Etat a accordé l’une de ses rares allocutions au journal pour enfants Pif, ressuscité par un ancien député En Marche. Macron revient sur son expérience du pouvoir, ses frustrations, et ce qui pourrait arriver en cas de crise grave.
Emmanuel Macron face aux lecteurs de Pif le Mag. Pour les 75 ans du personnage emblématique de la presse jeunesse, créé pour Humanité au lendemain de la guerre et repris en 2020 par l’ancien député macroniste Frédéric Lefebvre, le président de la République a répondu aux questions d’une quinzaine de jeunes lecteurs.
« Je dirais que ce que j’aime, c’est l’échange, la rencontre, essayer de comprendre ce qui marche et ne marche pas dans les grands choix que je mets en œuvre », répond-il lorsqu’on lui demande ce qu’il « aime » dans son métier de chef de l’Etat. . Ce dernier évoque aussi les moments « frustrants », quand ça ne va pas « assez vite », ainsi que des sentiments comme la « joie » et la « colère » dans sa relation avec les Français. Il « n’y a pas d’indifférence », assure le président français.
Le passage qui saute aux yeux pourtant, au regard de la crise politique et sociale qui secoue le pays depuis des semaines, c’est quand Emmanuel Macron est interrogé sur une éventuelle démission. « Pouvez-vous quitter votre poste à terme, et que se passerait-il si vous quittiez? » demande Mélina, une élève de quatrième, lors d’un meeting à l’Elysée.
Macron « se cache à l’Elysée mais va babiller dans PIF Magazine », raille l’opposition
« Si vous le quittez, cela veut dire qu’il peut y avoir une énorme crise et vous êtes prévenu », répond le président, « à ce moment-là, vous remettez votre mandat aux Français, et le peuple vote à nouveau » explique-t-il. Une sortie et plus généralement des aveux, qui ont fait bondir élus et éditorialistes de l’opposition sur les réseaux sociaux, alors que les discours présidentiels se font rares depuis le 10 janvier et la présentation par le gouvernement du projet décrié de réforme des retraites.
« Macron n’a pas le courage d’aller au Stade de France, annule un déplacement à Toulon, se cache à l’Elysée mais va bavarder dans PIF Magazine… », fustige Nicolas Vidal, fondateur et rédacteur en chef du média Putsch. « Nous sommes passés à une dimension parallèle» assène le haut fonctionnaire et polémiste Jean Messiha. « Picsou Magazine aurait été plus en phase avec l’ADN macroniste », ironise le journaliste de Figaro Eugénie Bastié, qui souligne les liens historiques de Pif avec le Parti communiste français.
« Bonjour à tous sauf à ceux qui pensent que s’exprimer dans PIF Gadget en pleine crise politique historique est la marque d’un homme d’Etat », raille la députée écologiste Sandrine Rousseau. « Alors le président de la République refuse de dialoguer avec les syndicats sur la plus grave crise…
