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Covidgate : révélations fracassantes sur l’audition de Ferdinand Ngoh Ngoh

Comment Ferdinand Ngoh Ngoh a tenté de manipuler Paul Biya pour éviter son audition par les enquêteurs du Tribunal criminel spécial. Un texte du lanceur d’alerte Boris Bertolt.

Ferdinand Ngoh Ngoh allias l’homme à la punk, ministre du ciel, de la terre et des mers est désormais officiellement en eaux troubles. Il est piégé. Il ne s’attendait certainement pas que le vieux Biya puisse autoriser son audition dans le cadre des enquêtes sur la gestion des fonds COVID 19 de la Banque Mondiale.

Depuis lors, l’homme à la punk se bat comme un beau diable pour tenter de démentir. Dernier cas en date, l’article de Jeune Afrique, comme par hasard non signé qui tente de jeter un peu plus de confusion au sein de l’opinion publique. Pourtant la réalité est simple : Ferdinand Ngoh Ngoh a été déjà auditionné et cette audition se poursuit.

En effet, en 2020, quelques mois après le déclenchement de la crise COVID 19, le premier ministre, Dion Ngute prend en charge le pilotage des opérations. 180 milliards Fcfa ont été mis à disposition pour permettre au Cameroun de faire face à la pandémie. Un budget énorme. Ferdinand Ngoh Ngoh, le SGPR, qui entretient des rapports houleux avec le premier ministre, voit cela d’un très mauvais œil.

Il sera aidé par le rapport d’étape de la Chambre des Comptes transmise à la présidence de la République en mars 2021, qui révèle des détournements des fonds et met en cause plusieurs membres du gouvernement. Ce rapport est transmis discrètement par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze qui met d’ailleurs en garde sur le fait que les bailleurs de fonds peuvent réduire leur aide au Cameroun.

Auditions dans les bureaux 

Paul Biya fait suivre ce document à son secrétaire général. L’homme à la punk, gourmand comme à l’accoutumée, y voit une nouvelle opportunité de contrôler les 180 milliards Fcfa. Il va donc réussir à obtenir de Paul Biya que Dion Ngute soit dé-saisi de la gestion de la crise COVID 19. Une Task Force est mise sur pieds à la présidence de la République sous la houlette de l’homme à la punk.

Au même moment, notamment le 6 avril 2021, le président de la République, Paul Biya, ordonne l’ouverture d’une enquête judiciaire contre les auteurs, co-auteurs et complices des cas de malversations financières dans le cadre de la gestion des fonds affectés à la lutte contre la Covid-19.

Les auditions débutent au tribunal criminel spécial dès le mois de mai 2021. Des ministres tels que le ministre de la Santé, Manaouda Malachie, ou encore la ministre de la Recherche scientifique, Madeleine Tchuente passent au TCS. Puis, le premier ministre Dion Ngute, afin d’éviter les auditions spectacles, obtient du ministre de la justice, Laurent Esso que les auditions soient menées dans les bureaux des ministres.

Plusieurs mois passent, le ministre de la Justice, allias Laurent Blanc ne transmet pas le rapport des enquêtes à la présidence de la République. Car, pendant les auditions, plusieurs ministres ont indiqué qu’ils recevaient directement des instructions de l’homme à la punk dans le cadre de l’attribution des marchés ou des paiements. Parmi eux : Manaouda Malachie, Gabriel Mbairobe, le ministre de l’agriculture, Paul Atanga Nji, le ministre de l’administration territoriale ou encore le ministre des Finances Louis Paul Motaze. Le premier ministre Dion Ngute n’a d’ailleurs pas manqué de souligner que certains ministres désobéissaient à ses instructions au profit de l’homme à la punk.

Mais jusqu’ici, Ferdinand Ngoh Ngoh refuse de se faire entendre. Pourtant lorsque Paul Biya demande les résultats de l’enquête à son secrétaire général, il lui fait savoir que l’enquête est bloquée par le ministre de la Justice. L’homme lion saisit donc directement Laurent Esso pour explications.

Colère de Paul Biya

Réagissant à l’accusation de l’homme à la punk, le Garde des Sceaux expliquera à l’homme lion que c’est Ferdinand Ngoh Ngoh qui bloque l’enquête par son refus de se faire auditionner. Pour laver ses mains, Laurent Esso envoie à Paul Biya une synthèse des enquêtes dans laquelle il établit les responsabilités de chaque ministre auditionné, ainsi que les implications de son secrétaire général qui n’ont pas obtenue de réponses.

En colère et se sentant manipulé, Paul Biya autorise l’audition de Ferdinand Ngoh Ngoh. Le ministre de la Justice envoie l’autorisation aux enquêteurs du TCS qui élaborent un questionnaire. Laurent Esso après examen et vérification du questionnaire transmet à nouveau le document à Paul Biya qui l’avait demandé avant toute chose. A la lecture des 16 questions, le président de la République va donc autoriser illico presto l’audition de l’homme à la punk.

Le questionnaire ainsi validé par Paul Biya sera alors notifié à Ferdinand NGOH NGOH par une équipe de 5 éléments du Corps spécialisé des officiers de police judiciaire du TCS dans la salle des actes du Secrétariat Général de la Présidence de la République. Il lui sera clairement expliqué la procédure et les attentes.

A l’heure où nous sommes, l’homme à la punk s’évertue encore à trouver les réponses aux 16 questions posées par l’enquête, dont la moindre lui exige la justification de la somme 4 milliards et les autres questions le mettent en cause dans des détournements des sommes allant de 4 à 20 milliards Fcfa.

To be continued…. prochainement : Le contenu des questions adressées à Ferdinand Ngoh Ngoh.

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