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Covidgate : le Premier ministre Joseph Dion Ngute embarrassé par un député

Dans le cadre du jeu des questions orales le 17 juin dernier, Joseph Dion Ngute a été interrogé sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre le coronavirus, entre autres.

Visiblement, les allusions du député Rdpc Engelbert Essomba Bengono sur la gestion peu orthodoxe des fonds COVID-19 n’ont pas été du goût du Premier ministre Joseph Dion Ngute. Malgré les succès enregistrés à la suite de la répartition de la dotation du Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le Coronavirus et ses répercussions économiques et sociales qu’a opérée le Premier ministre par décret du 22 juillet 2020, le parlementaire note en revanche quelques manquements dans la gestion de ces ressources.

« Il est apparu de façon incontestable, irréfutable et suffisante, que la gestion des fopds-àinsi répartis n’a pas obéit à l’orthodoxie en la matière dans certains départements ministériels », indique Essomba Bengono. Il poursuit en égrenant quelques éléments de preuve tirés du rapport de la Chambre des comptes de la Cour suprême.

« Le rapport de l’auditeur indépendant retenu, en vertu du décret sus référencé a : cité les départements ministériels en cause ; décrit le mode opératoire de certaines irrégularités et malversations ; cité les départements ministériels en cause ; décrit le mode opératoire de certaines irrégularités et malversations ; nommé les auteurs de ces irrégularités et malversations ; évalué le montant du préjudice subi par l’Etat; et formulé des recommandations urgentes à mettre en œuvre à court, moyen et long terme pour améliorer la gestion des fonds d’une part, et la reddition du compte général de gestion d’autre part », développe-t-il.

Sur ces entrefaites, « pouvez-vous, Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement, éclairer la représentation nationale et l’opinion publique sur : le niveau de mise en œuvre, par le gouvernement, des recommandations de la Chambre des comptes sur la gestion des fonds Covid-19; le coût total actualisé, deux ans après le déclenchement de la riposte… ? », a-t-il achevé.

Présomption d’innocence

Invité à prendre la parole par le président de l’Assemblée nationale, le chef du gouvernement n’a pas dissimulé sa gêne, jugeant même d’inopportunes les déclarations du député. « Permettez moi de ne pas m’appesantir sur les déclarations liminaires qui ont été faites dans le cadre de cette question orale, lesquelles font référence au caractère incontestable et irréfutable de la gestion non orthodoxe des fonds mobilisés pour la riposte COVID-19 », se défend-il.

Néanmoins, Joseph Dion Ngute évacue cette question par deux principes de droit : la séparation des pouvoirs et la préemption d’innocence.

« Je voudrais simplement faire observer que le chef de l’État a transmis ce dossier aux instances judiciaires. Et en raison du principe de la séparation des pouvoirs qui gouverne le fonctionnement de nos institutions, il serait indiqué d’éviter des observations inopportunes qui en même temps portent atteinte à la règle fondamentale de la présomption d’innocence. Cela étant dit, je réaffirme que le gouvernement est à pied d’œuvre pour la mise en œuvre optimale de l’ensemble des recommandations formulées parla Chambre des comptes », a-t-il assuré.

101 milliards Fcfa mobilisés

S’agissant du niveau des engagements financiers au titre du fonds spécial de solidarité contre la pandémie du coronavirus, « depuis l’exercice 2021, 101 milliards Fcfa ont été mobilisés dont 41 milliards Fcfa pour les vaccins et 60 milliards Fcfa ordonnancés. Pour l’exercice 2022, la loi de finances a prévu une dotation de 50 milliards Fcfa au titre des ressources internes ordinaires du fonds spécial de solidarité », argumente le chef du gouvernement.

Un autre volet de la question-du député Essomba Bengono portait sur la mise en œuvre des recommandations de la Chambre des comptes de la Cour suprême. Sur ce point, le Premier ministre réitère la volonté du gouvernement à « les rendre effectives ». Plusieurs actions ont d’ailleurs été menées dans ce sens.

Par exemple, pour ce qui est des procédures financières et comptables, « le ministère des Finances a procédé à l’élaboration d’un tableau de trésorerie des opérations du fonds spécial et à l’alimentation du compte N ° 470552 destiné à recevoir les ressources du fonds par l’investissement du budget général dont le montant est appelé à être ajusté sur les prévisions de décaissement ».

Par ailleurs, les procédures de réception et de comptabilisation des dons en nature et en numéraire ont été clairement définies. Dans la même veine, « il est possible de consulter sur le site internet du ministère de la Santé publique la liste actualisée des marchés attribués dans le cadre du programme 971 intitulé « renforcement du système sanitaire », illustre le chef du gouvernement.

Import-substitution

Au cours de cette même séance, Joseph Dion Ngute a d’abord été interrogé sur l’état des lieux de l’implémentation de la politique d’import-substitution initiée par le gouvernement. Principale orientation de la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (Snd30), « la politique d’import substitution constitue de manière concrète, premièrement : à renforcer la production nationale des denrées de grande consommation ; deuxièmement à restreindre les importations des produits dont l’offre nationale permet de satisfaire la demande intérieure ; et troisièmement, à promouvoir la transformation locale de nos produits », a-t-il souligné d’emblée devant la représentation nationale.

Selon lui, La pandémie du COVID-19 a révélé la « forte dépendance » du Cameroun aux importations de certains produits dé grande consommation. Pour en, amortir les contrecoups, les pouvoirs publics ont élaboré un plan de soutien spécifique à la production et à la transformation des produits de grande consommation pour la période 2021-2024.

En termes financiers, une prévision de 50 milliards Fcfa a été fixée pour la mise en œuvre de ce plan ; même si l’ordonnance du 02 juin dernier a ramené l’enveloppe à 40 milliards Fcfa. Dans la vision gouvernementale, l’option est de mettre l’accent sur la satisfaction des exigences liées à la disponibilité des produits de grande consommation.

Ainsi, les ministères à l’avant-garde de l’opérationnalisation de la politique de l’import-substitution sont ceux en charge l’agriculture, de l’élevage, des pêches et de l’industrie, de l’innovation technologique, du commerce, de l’économie sociale et de l’artisanat. Concrètement, « dans le domaine agricole, la priorité est notamment accordée à l’intensification de la production du riz, du maïs, du mil, du sucre et du soja.

Il est pareillement question de procéder à la mécanisation de la production et de la transformation ainsi qu’à l’aménagement des surfaces cultivables », fait savoir Dion Ngute. S’agissant des produits d’origine animale, «les filières avicoles, porcines et bovines font l’objet d’une attention particulière ».

L’objectif principal ici est d’accroître de manière continue la production et de réduire les pertes par mortalité. À en croire le chef du gouvernement, « la transformation industrielle de ces produits locaux constitue donc un axe majeur d’intervention dans l’optique de les rendre disponibles en qualité et en quantité suffisante. En tout état de cause, la stratégie commerciale repose essentiellement sur la promotion des produits made in Cameroon ».

À cette fin, les autorités intègrent la nécessité d’appuyer « l’organisation des acteurs opérant dans les segments d’activités connexes et l’ouverture de plus de 63 vitrines d’exposition des produits locaux ».

Poulet

S’il faut évaluer la mise en œuvre de la politique d’import-substitution, les premiers résultats sont observables dans la filière avicole.

« En effet, le poulet consommé dans notre pays est entièrement produit surplace. Il en est de même de la filière des oléagineux et des produits dérivés. Les huiles végétales raffinées, les savons de ménage en vente dans nos surfaces commerciales sont pour l’essentiel issues de la production locale, avec une capacité de production supérieure à la demande domestique ouvrant parfois la voie à l’exportation. Les filières eau minérale et boissons hygiéniques et fer à béton s’inscrivent dans la même logique », se félicite le Premier ministre. Il a terminé son propos en exhortant les élus de la nation à promouvoir la préférence locale en matière de consommation de biens et de services.

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