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Côte d’Ivoire : Ouattara a-t-il mis Gbagbo sous tutelle ?

Laurent Gbagbo demande au président Ouattara une loi d’amnistie. Il juge la grâce présidentielle qui lui a été accordée insuffisante. Car l’ancien président ivoirien est toujours privé de ses droits civiques.

C’est une grâce présidentielle qui n’aura, finalement, pas eu les effets escomptés. En août dernier, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo était gracié par Alassane Ouattara. Mais à l’époque déjà, le Parti des peuples africains (PPA-CI), le nouveau parti lancé par Gbagbo, dénonçait une demi-mesure : Laurent Gbagbo est en effet toujours visé par une condamnation de 20 ans de prison.

L’an dernier, Laurent Gbagbo estimait lui-même qu’une grâce présidentielle ne valait pas autant qu’une loi d’amnistie : cette grâce, en effet, n’efface en rien la peine, et donc la condamnation de Gbagbo. D’autant que, rappelait alors le PPA-CI, la condamnation de l’ex-président « ne repose sur aucun fait réel », surtout que la BCEAO n’avait « jamais porté plainte pour braquage », allant jusqu’à ne pas se constituer partie civile dans le procès qui avait conduit à la condamnation de Laurent Gbagbo.

L’une des conséquences les plus importantes de ce choix de gracier l’ancien président plutôt que de l’amnistier est que Laurent Gbagbo ne peut pas, aujourd’hui, prétendre à recouvrer ses droits civiques. De quoi lui barrer le chemin pour la prochaine élection présidentielle ?

Avant de se présenter, Gbagbo veut déjà voter

« C’est une mise sous tutelle de la part du régime Ouattara, résume un proche du PPA-CI. En agissant ainsi, le pouvoir conserve une certaine mainmise sur Gbagbo, tout en se donnant une image positive auprès de l’opinion publique ». Mais pour Justin Koné Katinan, le porte-parole du PPA-CI, le pouvoir n’a pas respecté ses engagements.

Lors d’une conférence de presse hier, il a rappelé : « Une des résolutions, c’était de prendre une loi d’amnistie pour corriger les injustices qui ont été faites à toutes les personnes qui ont été abusivement condamnées et privées de leurs droits civiques. Le chef de l’État a fait une grâce, ce n’est pas ce que nous lui avons demandé. En tout cas, il faut trouver un mécanisme pour permettre, comme l’a souhaité le Dialogue politique, à ces personnalités de revenir et de réintégrer une vie normale ».

Le PPA-CI sera-t-il entendu par la présidence de la République ? Rien n’est moins sûr. Après le parcours du combattant engagé par Laurent Gbagbo pour obtenir son passeport, au lendemain de sa libération par la Cour pénale internationale, c’est cette fois un autre frein administratif auquel il est confronté : fin novembre 2022, l’ex-président a tenté de se réinscrire sur les listes électorales. À ce jour, il n’a toujours pas obtenu de réponse et la liste des électeurs publiée par la Commission électorale indépendante se fait attendre. Autant dire que s’il veut, un jour, se présenter à la présidentielle, Laurent Gbagbo va devoir s’armer de patience…

Le Journal de l’Afrique

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