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Conjoncture: le coronavirus met l’économie à genoux

Hormis le bois, le caoutchouc, le coton ou encore les bouteilles, qui continuent d’être exportés en quantités minables, du fait de la pandémie, l’essentiel de la production locale est à l’arrêt, les importations et les exportations suspendues. Non sans des effets néfastes escomptés sur la croissance.

Dans son rapport rendu public le 22 mars dernier, le Secrétariat permanent du Programme des Réformes économiques et financières de la Commission économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) met en garde contre les risques de l’effondrement total des économies de la sous-région Afrique centrale.

Selon ses conclusions qui sont sans ambages, la croissance économique du Cameroun, pour ne prendre que l’exemple de ce pays réputé être la locomotive de la région, devrait connaître une baisse de 0,2%.

Et cette prévison s’appliquerait seulement dans des conditions d’un scénario dit transitoire marqué par une maîtrise rapide de cette pandémie qui, jusqu’à mercredi 31 mars 2020, avait déjà décimé quelque 38 000 personnes rien qu’en Europe.

Dans le pire des cas (scénario pessimiste ou apocalyptique), il faudrait s’attendre à un effondrement total de l’Économie de notre pays. Enlisement qui devrait alors se caractériser par une baisse de la croissance de 3%, d’après la Commission économique de la Cemac, qui se montre alarmiste.

Le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam), la principale organisation des entrepreneurs du pays, ne se montre pas moins inquiet. Lui qui, dans un communiqué de presse rendu public le 19 mars 2020 et signé de son président, Célestin Tawamba, disait avoir procédé à une première évaluation de la situation actuelle des entreprises et exprimait ses « vives préoccupations et inquiétudes face aux répercussions déjà perceptibles auprès de nombreuses entreprises, mais surtout sur le désastre économique, social et humain que pourrait entraîner cette pandémie ».

Le 27 mars, presqu’une semaine jour pour jour après, le patronat revenait à la charge à travers une correspondance adressée cette fois aux chefs d’entreprises, pour se féliciter des mesures envisagées par le gouvernement depuis le 17 mars, mais surtout pour en appeler à l’adoption de « mesures complémentaires urgentes à prendre ».

Le Groupement de annonçait par la même occasion sa détermination à jouer sa propre partition pour stopper lés dégâts causés par le Covid-19.

Un tour d’horizon des différents pans de l’activité économique conforte ces craintes et appelle à plus de vigilance. Ce regard introspectif révèle en effet que tous les secteurs de l’économie sont aujourd’hui affectés, depuis le primaire jusqu’au tertiaire et de la production des services à la production industrielle.

Les parkings des établissements hôteliers et autres structures touristiques à Douala sont quasi déserts, à cause du récent déferlement des ressortissants étrangers dans certains hôtels et de la psychose collective provoquée par cet état de choses.

« Nous avons une réunion la semaine prochaine à Yaoundé, mais tous mes collègues qui y sont conviés m’ont dit qu’ils ne vont pas dormir dans les hôtels et qu’ils préfèrent faire un aller-retour », nous a affirmé, mercredi, un cadre dans une institution consulaire à Douala.

Les activités de nuit, comme celles des boîtes de nuit ne sont pas moins affectées par le confinement partiel décidé par les pouvoirs publics notamment la fermeture des commerces après 18h.

Subvention prix du carburant

Au lieu-dit Deux Églises ce mardi 31 mars, l’agence de la compagnie de transports inter urbain Garanti Express s’apparente à un cimetière. Un seul bus est garé au sortir du parking.

Des passagers approchés par Le Jour affirment avoir payé jusqu’à 8000 F CFA pour s’offrir un ticket de bus en classe Vip Douala-Yaoundé.

Confrontés aux mesures restrictives du gouvernement, les promoteurs n’ont pas eu d’autre choix que d’imputer aux passagers le manque-à-gagner découlant de la réduction du nombre de places dans les bus et même les taxis.

Les organisations syndicales de transport routier annoncent une grève le 6 avril pour exiger la prise en compte de certaines de leurs doléances, comme la subvention du prix du carburant à la pompe, dans ce contexte particulier.

L’exemple de la compagnie aérienne nationale, Camair-Co, dont la tutelle annonce la suspension des vols (alors même que les signes de la banqueroute étaient perceptibles avant la survenance de lÿ pandémie), est tout aussi édifiant.

Le gouvernement confronté à des contraintes budgétaires a rejeté l’option de sauver la compagnie en y injectant des capitaux sous la forme de subventions.

Du coup, les activités connexes générées par le transport aérien ou maritime s’en trouvent également plombées, les frontières ayant été fermées pour les activités de transport, y compris le transport terrestre.

Baisse des recettes douanières

Les importations et les exportations n’en prennent pas moins un coup dur. Selon des informations recueillies à la Chambre de Commerce, de l’industrie, des Mines et de l’Artisanat (Ccima) du Cameroun, les seuls produits qui continuent d’être exportés en petites quantités, hélas, sont le bois, le caoutchouc, le coton et les bouteilles produites par la Socaverre.

Les autres exportations sont à l’arrêt. “Nous ne pouvons pas délivrer les certificats d’origine des produits exportés puisqu’il n’y a plus d’exportations.

Or on appose des timbres sur ces documents », déplore Pierre Koffo, directeur adjoint des études à la Ccima. « La majorité des sociétés françaises sont en confinement », a pour sa part affirmé une source du Jour.

Quid des autres produits de consommation courante encore appelés produits de première nécessité (riz, farine, poissons), dont des grandes quantités sont issues de l’importation? Le gouvernement avait annoncé qu’il disposait des réserves de ces den rées pour une durée de quatre mois.

Que se pàsserait-il si la prévalence du coronavirus devrait s’étendre au-delà de cette- période ? Bien malin qui lirait dans la boule de cristal.

Le Jour a contacté l’une de ses sources à la direction géué raie du Port autonome de Douala Elle a confirmé la baisse des recettes douanières et fiscales. Nous avons également approché le secrétaire général du Port Synthèse. Le sieur Onana Doh a promis de nous rappeler, ce qu’il n’avait pas fait jusqu’à 21 heures, lorsque nous bouclions.

La Chambre de commerce, le rapport de l’observatoire économique pour le compte du premier semestre 2020, qui déviait contenir des données chiffrées sur les effets du coronavirus, ne sera pas disponible avant novembre prochain. Cependant, le comité scien tifique y réfléchit déjà.

Source: Le Jour

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