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Commission de discipline du Rdpc : Messanga Nyamnding sanctionné «sur très hautes instructions»

Le groupe présidé par Peter Mafany Musonge, bien qu’incompétent en la matière selon les statuts du parti, devrait ce jour infliger un châtiment au trublion en se servant de supposées directives du président national.

Le Pr Charlemagne Pascal Messanga Nyamnding devrait, ce mercredi 13 avril à lOh, déférer à une convocation de la commission de discipline ad hoc du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir). Ainsi que votre journal le signalait dans son édition d’hier, le motif de sa comparution n’a pas été notifié dans la correspondance y relative, signée du président de ladite instance et ex-Premier ministre, Peter Mafany Musonge.

Mais beaucoup d’observateurs y voient une tentative de musèlement de ce trublion, «Biyaïste» proclamé et également membre du Comité centrai, dont les prises de position dans les médias gênent visiblement certaines personnes parmi les caciques de la formation de Paul Biya.

Déjà, quelques curiosités émanent du document signé lundi de M. Musonge. Même en devant les procédures au pénal, les délais entre la notification et la comparution n’ont jamais été aussi brefs (moins de 48h). Il est également connu, dans le cas d’une traduction devant le conseil de discipline, que le motif de la convocation doit être précisé afin de permettre au présumé coupable de préparer sa défense. Mais rien de cela ne figure dans ledit document.

Beaucoup d’autres vont plus loin, considérant l’ampliation de la convocation au secrétaire général du Comité central, Jean Nkueté, comme un signe d’instrumentalisation du comité ad hoc par ce dernier. Ce serait en effet enfoncer une porte, que de noter que Charlemagne Messanga Nyamnding ne l’a jamais ménagé dans ses critiques, sur les médias et réseaux sociaux, le classant parmi les empêcheurs de mal-gouverner en rond.

L’iconoclaste. A en croire une source proche du dossier, il ne fait aucun doute que le sort du non moins enseignant des universités a déjà été scellé, son audition ne relevant que de ta mise en scène. Les plus optimistes tablent ainsi sur une longue période de suspension, quand d’autres évoquent une exclusion définitive.

Mais pour une autre frange d’observateurs en tout cas, la langue trop pendue de cet iconoclaste sera tranchée «sur très hautes instructions» du président national.

Un Paul Biya désormais prétexte à tout lorsqu’on veut mener une entourloupe. Un mot de passe pour poser des actes illégitimes en toute impunité.

En 2014, M. Messanga Nyamnding avait déjà écopé d’un blâme de la commission de discipline. Il lui était alors, mensongèrement et grossièrement, reproché d’avoir fait perdre les élections à son parti à Yabassi en ne collaborant pas avec le président de la commission départementale des investitures dans le Nkam pour le double scrutin législatif et municipal du 30 septembre 2013, Pierre Moukoko Mbonjo.

Et le «récidiviste», comme précédemment, a toujours considéré le fameux comité ad hoc comme illégal et illégitime à le juger. Il se fonde notamment sur l’article 83 des statuts du parti disposant que seule la commission de discipline du Rdpc est seule compétente pour statuer sur les actions disciplinaires dirigées contre les membres du Comité central, les militants membres du gouvernement, les élus du parti à l’Assemblée* nationale et au Sénat, dans les conseils régionaux et municipaux, les membres du bureau national des organes spécialisés.

Le 9 mars 2021, le même était longuement auditionné au secrétariat d’État à la Défense (Sed) en charge de la gendarmerie. Et il parlait déjà de représailles politiques : «J’ai tout donné à mon pays et à mon parti, le Rdpc, allant même jusqu’à perdre une partie de ma vue, jusqu’à perdre mon meilleur ami Charles Ateba Eyene et bien d’autres choses sur le champ de bataille politique.»

Il faut par la suite relevé de ses fonctions de chef de département de la coopération à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric), puis envoyé, en toute illégalité, à l’annexe de la faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de Ngaoundéré, dans ce qui s’apparentait à une affectation disciplinaire. Le 15 octobre suivant, la chambre administrative de la Cour suprême suspendait les effets de l’arrêté du ministre d’Etat en charge de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo.

Face à un régime de plus en plus intolérant, le Pr Charlemagne Pascal Messanga Nyamnding sait qu’il joue gros sa carrière politique – voire plus. Mais ses détracteurs savent également qu’il en faudrait bien plus pour le faire taire. Définitivement…

Info Matin

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