Comment c’est de voyager en Afghanistan maintenant

CNN
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La plupart du temps, les gros titres sur l’Afghanistan sont empreints de tragédie : pénuries alimentaires, enfants orphelins et même exécutions.

Depuis que les talibans ont pris le contrôle total du pays en 2021, la situation humanitaire s’y est détériorée, car l’isolement économique et diplomatique ne contribue guère à atténuer les conflits causés par les violations des droits humains perpétrées par les nouveaux dirigeants du pays.

Pourtant, la vie quotidienne continue.

Connaissant maintenant leur première pause significative dans le conflit depuis des décennies, Kaboul et d’autres villes continuent de s’affairer avec le commerce. Les magasins et les restaurants sont toujours ouverts. Les voitures cabossées envahissent les routes. L’électricité est rare, mais les générateurs maintiennent les lumières allumées dans les hôtels et les maisons de ceux qui peuvent se le permettre.

Et tandis que de nombreux étrangers pourraient avoir l’impression que l’Afghanistan est bouclé, ce n’est pas tout à fait le cas. Ses aéroports et ses postes frontaliers sont ouverts – et malgré les conseils de plusieurs gouvernements pour éviter le pays, certains voyageurs audacieux font des voyages pour voir à quoi ça ressemble.

Pour le vlogger de voyage Kristijan Iličić, l’opportunité d’être un touriste en Afghanistan était trop intéressante pour être refusée.

Il avait visité le pays en 2020 et était resté en contact avec certaines des personnes qu’il y avait rencontrées, mais le départ des forces américaines et le retour au régime taliban en 2021 l’ont rendu curieux de savoir ce qui avait changé depuis son premier voyage.

« Je voulais voir comment certains de mes amis s’en sortent maintenant sous le régime taliban », a déclaré Iličić à CNN.

La réalité est que beaucoup ne s’en sortent pas.

Les Nations Unies estiment que quelque 22 millions de personnes – environ la moitié de la population – ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence après le pire hiver depuis 15 ans. Les talibans ont pratiquement effacé les femmes de la vie publique, leur interdisant récemment de travailler dans des organisations non gouvernementales (ONG), ce qui a limité l’aide dans certains endroits.

Arash Azizzada, co-directeur de l’organisation à but non lucratif Afghans For A Better Tomorrow, affirme que même si les voyageurs peuvent être curieux de connaître le pays, leur présence pourrait servir les intérêts des talibans plus que ceux du peuple.

« Le régime taliban est un paria dans le monde entier et cherche désespérément tout type de médias positifs ou de représentation positive de ce qui est un règne brutal et désastreux », déclare Azizzada, qui est afghane.

Il pense que les vloggers et influenceurs étrangers qui se rendent en Afghanistan sous le régime actuel participent au « tourisme des atrocités ».

« Au mieux, ces vloggers de…