La boxeuse camerounaise Cindy Ngamba ne participera pas aux Jeux Olympiques de Paris sous les couleurs de son pays d’origine, mais en tant que membre de l’équipe olympique des réfugiés.
Ce dimanche marque le deuxième jour des Jeux Olympiques après la cérémonie d’ouverture spectaculaire sur la Seine, vendredi soir. Parmi les délégations présentes en France, l’équipe olympique des réfugiés, composée de 37 athlètes de 15 nationalités différentes, a retenu l’attention. Cindy Ngamba, portant fièrement le drapeau de cette équipe spéciale, était accompagnée du spécialiste syrien de taekwondo, Yahia Al Ghotany.
Née le 7 septembre 1998 à Douala, Cindy Ngamba réside depuis quelques années en Angleterre, où elle poursuit son rêve de se faire un nom dans le monde du sport. « Le sport m’a aidée de plusieurs manières. Ça m’a donné le pouvoir de m’exprimer et d’être fière de moi », a-t-elle confié à Sophiane Amazian du service des sports de RFI.
Malgré une enfance difficile, Cindy a trouvé du soutien auprès de son grand frère. D’abord attirée par le football, elle a finalement trouvé sa voie en enfilant les gants de boxe. Arrivée en Angleterre à l’âge de 11 ans, elle a commencé à pratiquer la boxe à 15 ans, surprenant les garçons qui n’avaient jamais vu une fille exercer ce sport. « J’ai d’abord joué au football, mais je me suis vite tournée vers la boxe. C’est vraiment le sport qui m’a permis de me challenger, il sauve aussi des vies », a-t-elle expliqué.
Avec son sourire contagieux, Cindy Ngamba est redoutable sur le ring. « Je m’entraîne avec des hommes, je combats contre des hommes. La boxe est une grande famille », a-t-elle déclaré à Ouest-France.
Malgré sa résidence actuelle en Angleterre, Cindy n’a pas perdu « l’Esprit Lion » qui caractérise les sportifs camerounais. À 25 ans, la pugiliste a déjà remporté plusieurs titres nationaux et a obtenu sa qualification pour les Jeux de Paris le 11 mars à Busto Arsizio, en Italie, en remportant la catégorie des moins de 75 kg. Cette victoire a fait d’elle la première boxeuse de l’histoire de l’équipe des réfugiés à participer aux Jeux Olympiques.
Cindy Ngamba a dû fuir le Cameroun en raison de sa sexualité, qui est criminalisée dans son pays d’origine. Après de longues démarches administratives, elle a obtenu le statut de réfugiée en 2020. « C’est un honneur de représenter les réfugiés aux Jeux Olympiques. J’espère que tous les réfugiés, pas seulement les sportifs, pourront nous voir et leur montrer que ça peut être eux un jour », a-t-elle déclaré, consciente que ses combats vont bien au-delà du sport.
Le 31 juillet prochain, Cindy Ngamba affrontera la Canadienne de 27 ans, Tammara Tibeault, lors de son aventure olympique parisienne.
