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Cameroun : un écrivain accusé d’avoir escroqué ses partenaires d’affaires

Deux pasteurs et un médecin accusent un jeune écrivain de leur avoir extorqué des fonds destinés à l’obtention des visas pour un voyage qu’ils devaient effectuer ensemble en France sur invitation d’une maison d’édition. L’absence des plaignants aux audiences entretient le flou dans l’affaire.

Celui qui, en 2014, était désigné à 19 ans par la maison d’édition française, l’Harmattan, comme étant le plus jeune romancier de l’Afrique subsaharienne grâce à son premier ouvrage, «l’adopté», et avait participé à de nombreux salons du livre à l’étranger, est aujourd’hui derrière les barreaux. C’est la triste réalité que vit Marty, comme l’appellent ses amis du quartier Mendong à Yaoundé.

En détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui depuis décembre 2021, Martial Atéba Nomo, puisqu’il s’agit de lui, est poursuivi pour escroquerie devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif. Le pasteur de son église, M. Tsalla Olinga, et deux autres personnes (un médecin et un autre pasteur) dont les identités n’ont pas été révélées au cours des débats, accusent le jeune romancier de leur, avoir extorqué des fonds soit-disant pour leur faciliter l’obtention des visas pour un voyage qu’ils devaient effectuer ensemble en France. Le jeune écrivain et les plaignants que ce dernier qualifie de «relecteurs», devaient se rendre . en terre française sur invitation de la maison d’édition Bergame basée à Paris.

C’était à l’occasion de la dédicace de son roman intitulé :«Le point de non-retour». Les quatre personnages sont membres d’une même église de réveiL II était prévu que les plaignants accompagnent le jeune romancier en France pour l’avoir soutenu matériellement et participé à la relecture du manuscrit de l’ouvrage au centre du procès. Ils reprochent donc à Marty de leur avoir miroité un voyage en France qui n’était en fait, qu’un bluff. C’est la raison pour laquelle, ils ont saisi la justice.

Pour sa défense, Martial Atéba Nomo a toujours clamé son innocence dans cette affaire qu’il considère comme un complot monté contre sa personne par ses parrains d’hier, qui voulaient battre monnaie sur son dos et s’offrir un voyage de tourisme en France.

Faute d’avoir atteint leur objectif, ses adversaires, dit-t-il ont engagé cette procédure judiciaire pour lui régler son compte et saper son imager auprès des éditeurs français auprès desquels, il avait déjà bâti une réputation certaine. Le 8 avril 2022, il a donné son témoignage dans lequel il ressort qu’en 2019, il avait contacté la maison d’édition Bergame à Paris en lui envoyant le manuscrit de son roman «Le point de non-retour».

En octobre 2021, l’éditeur était, d’après lui, favorable à la publication de cet ouvrage à la seule condition qu’il apporte des modifications sur le fond et la forme de son manuscrit. C’est ainsi qu’il s’était rapproché de son guide spirituel, le pasteur Tsalla Olinga, qui avait mis à sa disposition son ordinateur. Pour la relecture du manuscrit, il avait également sollicité l’appui de ce dernier, d’un médecin et d’un autre pasteur, a-t-il poursuivi. «Lorsque j’ai terminé d’apporter les modifications qui m’avaient été demandées, j’ai envoyé le manuscrit à la maison Bergame par le téléphone du pasteur Tsalla Olinji.

Partage du butin

En octobre 2021, la réponse de l’éditeur était favorable. Ce dernier m’a adressé une lettre ainsi qu’à mes relecteurs en acceptant de nous prendre en charge. L’éditeur s’était alors engagé à supporter les frais de déplacement (billets (L’avion) et d’hébergement pendant notre séjour en France», a-t-il déclaré.

Par ailleurs, l’éditeur devait verser à Atéba Nomo les droits d’auteur d’un montant de 22 mille euros et allouer à chacun des trois personnes (accompagnateurs) qu’il avait présentées comme étant ses relecteurs des quoteparts de plus de mille euros. Il précise, en outre, que l’entente entre ses trois partenaires d’affaires et lui, prévoyait que ces derniers lui reversent 70% de l’argent qu’ils devaient recevoir de la maison Bergame.

Le jeune romancier soutient que la rémunération que la maison Bergame se proposait d’allouer au pasteur Tsalla Olinga et compagnie étaient largement au-dessus du travail que ces derniers avaient effectué dans l’élaboration du manuscrit de son ouvrage. Sauf que le voyage avait avorté faute des visas.

«Contrairement aux accusations des plaignants, les fonds destinés à l’obtention des visas, contrat d’assurance et taxe aéroportuaire consentis par ces derniers n’ont jamais transité par moi. Les transactions se faisaient à travers les transferts Orange money, je ne connais pas Fabien Ayissi que l’accusation présente comme étant celui avec qui, j’ai organisé l’escroquerie», a clamé M. Atéba Nomo. Il explique que ses ennuis judiciaires proviennent principalement de la mésentente entee les parties sur le partage des retombées de l’ouvrage litigieux.

Dans la suite de son récit, Marty a précisé que le 9 décembre 2021, la maison Bergame avait fait un virement de 2 mille euros dans le compte bancaire de la mère (te son pasteur Tsalla Olinga et que c’est à la suite de ce virement que ce dernier avait organisé son arrestation le 11 décembre suivant.

Il y avait, d’après lui, 90 jours pour envoyer à la maison d’édition Bergame le contrat le liant à ses relecteurs, le compte France-visa de l’un de ses accompagnateurs. Le défaut d’envoi de ces documents avait, dit-il pour conséquence, la résiliation du contrat avec l’éditeur Bergame et le remboursement de la somme d? 2 mille euros envoyés par ce dernier. «Etant en prison, je ne sais pas la suite de l’affaire et le sort qui a été réservé à l’argent envoyé dans le compte bancaire de la mère du pasteur Tsalla Olinga», a-t-il conclu son propos.

Pour le ministère public, Atéba Nomo n’est pas constant dans ses déclarations d’une part, et qu’il est établi que ce dernier a utilisé des manœuvres pour convaincre les plaignants à lui remettre de l’argent pour un voyage incertain. La représentante du parquet a requis la culpabilité du mis en cause. L’avocat de la défense rejette les accusations portées contre son client qui selon lui, jouit d’une bonne moralité.

Il indique que le paiement des frais de visa se font directement à l’ambassade de France, et pour démontrer la légèreté de l’accusation, il dit que celle-ci n’a présenté aucune décharge des fonds querellés, aucun témoin devant la barre, et de plus, les plaignants ne comparaissent pas. Pour l’avocat, il n’y a pas de preuve qui accable son client. C’est la raison pour laquelle il sollicite sa relaxe pure.pt simple. La décision du juge est attendue le 13 mai 2022.»

Kalara

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