Une réunion de plaidoyer à cet effet s’est tenue à Yaoundé le 26 octobre 2022 sous l’égide du ministère de la Santé publique. Il était question de définir la bonne méthodologie d’engagement des Maires dans la santé communautaire.
La Santé communautaire est un domaine de la santé publique qui implique une réelle participation de la communauté à l’amélioration de sa santé : réflexion sur les besoins, les priorités ; mise en place, gestion et évaluation de activités. Dès lors, on parle de santé communautaire quand les membres d’une collectivité, géographique ou sociale, réfléchissent en commun sur leurs problèmes de santé, expriment des besoins prioritaires et participent activement à la mise en place et au déroulement des activités les plus aptes à répondre à ces priorités.
C’est dans cet optique que s’est tenu à Yaoundé, le 26 octobre 2022, une réunion de plaidoyer pour davantage impliquer les Maires dans la santé au niveau local. Cette initiative s’inscrit dans les grandes orientations de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030, dont le deuxième pilier consacré au développement du capital humain met un accent particulier sur l’éducation, la santé, l’accès aux équipements sociaux de base et la protection sociale.
« Nous voulons jouer pleinement notre rôle en tant collectivité. Que ce soit les ressources en termes matériels humains ou financiers alloués à ce secteur de la santé, que la commune soit au centre, avec tous les autres partenaires techniques, pour que le camerounais vivant à la base se sente véritablement pris en charge », a, d’entrée de jeu, fait savoir Anicet Akoa, vice-président de l’Association des Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC).
Cette réunion organisée par la GIZ et l’Ong Impact Santé Afrique (ISA) sous l’égide du ministère de la santé publique du Cameroun visait plusieurs objectifs. Il était question de briefer les Maires sur le Plan Stratégique National de Santé Communautaire et leur rôle dans la mise en œuvre de ce plan ; sensibiliser les Maires sur leur rôle dans la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des interventions sous-directives communautaires, précisément dans la lutte contre le paludisme ; sensibiliser les maires sur le rôle primordial des agents de santé communautaire et leur prise en charge ou motivation au niveau local.
Il faut le préciser, les Maires jouaient déjà jusqu’ici un important rôle dans la prise en charge des populations à la base. « C’est depuis plusieurs années que les maires sont les présidents des comités de gestion de nos formations sanitaires. En réalité c’était là un premier pas pour associer la communauté dans la gestion de la santé à ce niveau-là », a rappelé le ministre de la Santé publique Dr Manaouda Malachie.
« Aujourd’hui, on ne peut plus faire l’économie de l’intervention des collectivités territoriales décentralisées pleinement dans le secteur de la santé. Car la santé communautaire n’est pas que le domaine du ministère de la Santé. C’est une santé qui devrait pouvoir embrasser l’ensemble des acteurs communautaires. En ce moment précis, nous avons mis un accent particulier sur la santé communautaire parce que c’est là que tout se joue : que ce soit la sensibilisation, que ce soit la dispensation d’un certain nombre de médicaments, et même la prévention, c’est au niveau communautaire que tout se passe », va-t-il ajouter.
Les Maires ont en effet un rôle crucial dans la promotion de la santé communautaire. Ils occupent une position unique et doivent contribuer à la mise en œuvre d’une réponse efficace et effective des programmes de santé communautaire. Ils ont le pouvoir d’impulser un réel changement qui permettra de sauver des vies en posant des actions concrètes telles que : s’impliquer activement dans la mobilisation des ressources financières, humaines et matérielles pour le développement des activités de santé communautaire des Communes ; recruter, former et appuyer financièrement les agents de santé communautaire, promouvoir l’hygiène et la salubrité au sein des communautés ; informer et sensibiliser les populations sur les mesures préventives nécessaires pour la lutte contre le paludisme en renforçant la communication et l’éducation à tous les niveaux.
Au terme de cette rencontre et suite à l’engagement des Maires à promouvoir et à soutenir les programmes relatifs à la santé communautaire, un groupe de travail des maires visant à renforcer leur engagement a été mis en place.
Otric NGON
