Sans attendre le lancement officiel de l’exécution du budget de l’Etat le 16 janvier 2023 à Douala, entrepreneurs, fournisseurs ou prestataires de service jouent des coudes depuis les premiers jours de l’année pour capter une part de la commande publique.
Dès le 9 janvier, le Projet d’amélioration de la résilience des communautés locales au changement climatique grâce à l’entrepreneuriat des jeunes et la gestion intégrée des ressources naturelles (Acregir) a donné une consultation en vue d’un l’Appel d’offres national ouvert.
Il s’agit d’un marché d’acquisition, d’installation des drones dans les parcs nationaux de Waza, de la Benoué et de KimbiFungom pour la surveillance des écosystèmes et des ressources naturelles pour le compte du Projet Acregir et le renforcement des capacités des écogardes. Coût de la prestation, 75 millions de FCFA, sur financement extérieur (FIDA).
La signature du marché est prévue le 20 mars prochain ; le démarrage des prestations, le 3 avril et la réception ; le 3 juillet 2023.De la grande à la très petite entreprise, en passant par les artisans et les organisations de la société civile, tout le monde ou presque fait affaire avec l’Etat.
Pour l’exercice 2023, 828 des 855 maitres d’ouvrage ou maîtres d’ouvrage délégués (MO/MOD) que compte le Cameroun ont réservé 873,487 milliards de FCFA pour la réalisation des travaux, la fourniture en biens ou services. De quoi aiguiser l’appétit de plus d’un. Cette enveloppe se décline en 7223 marchés publics à exécuter, hormis les achats passés par Bons de Commande Administratifs (dont les montants sont inférieurs à 5 millions de FCFA). Tous les MO/MOD ont l’obligation de signer tous les marchés programmés avant la fin du mois d’avril 2023.
Pour « réussir » son année, Théophile Tsala Eloundou, Conseiller technique N°2 au ministère Marchés des publics (minmap) recommande aux éventuels soumissionnaires de s’approprier d’une part la Circulaire n°00001/PR/CAB du 25 avril 2022 relative à l’application du Code des Marchés Publics dont le but est d’apporter des précisions et des clarifications nécessaires à une compréhension commune de certaines de ses dispositions et d’autre part l’arrêté n°166/A/ MINMAP du 07 juin 2022 fixant les modalités de catégorisation des entreprises du secteur du bâtiment et des travaux publics, qui fixe les conditions d’évaluation et de classement périodique des entreprises en différentes catégories en vue de leur consultation.
En nombre, les régions c’est-à-dire les services déconcentrés de l’Etat (SDE) et les Collectivités territoriales décentralisées (CTD) concentrent 72,4% des marchés publics programmés et devancent de loin les Établissements publics (10,6%), les Programmes et projets (8,5%) et les départements ministériels (8,4%). Mais en valeur, les Programmes et projets pèsent 44,1% du portefeuille des MO/ MOD, suivis des départements ministériels (22,6%), les régions (22%) et les Établissements publics (11,3%).
De l’argent à tous les étages
En tant qu’autorités contractantes, les maires sont maîtres d’ouvrage ou maîtres d’ouvrage délégués de 4443 marchés publics, pour un enjeu financier de 123,956 milliards. Les directeurs généraux des Établissements publics sont responsables de 768 marchés, pour 99 milliards. Les chefs de départements ministériels ont programmé 636 marchés, pour 239,744 milliards.
Les coordonnateurs de Programmes et Projets sont responsables de 589 marchés pour 342,741 milliards. Au niveau des SDE, les gouverneurs de région sont MO/MOD de 106 marchés pour un coût de 8,111 milliards contre 289 marchés et une dotation de 12,852 milliards pour les préfets. Les maires de ville ont programmé 230 marchés pour 32,828 milliards alors que les présidents de conseil régional sont responsables de 162 marchés pour une dotation de 13,231 milliards.
Selon la nature de prestations, les Approvisionnements généraux (AG) représentent 1 489 marchés publics soit 129,764 milliards; les Autres infrastructures (AI), 1460 marchés pour 76,192 milliards; es Bâtiments et équipements collectifs (BEC), 2614 marchés pour 206,191 milliards; les Routes, 874 marchés pour 360,374 milliards et les Services de prestations intellectuelles (SPI), 786 marchés pour 100,965 milliards.
La répartition par autorité contractante révèle que dans les 239,744 milliards programmés les départements ministériels, les AG représentent 23,654 milliards ; les AI, 6 milliards ; les BEC, 31,933 milliards ; les Routes, 159 milliards et les SPI, 19 milliards. Les Programmes et Projets ont prévus 37,67 milliards pour les AG, 3,213 pour les AI, 42,744 milliards pour les BEC, 180 milliards pour les Routes et 15,219 milliards pour les SPI. Les services déconcentrés de l’Etat ont alloué 1,531 milliard aux AG et 1,243 aux AI contre 12,261 milliards aux BEC, 6,431 milliards aux Routes et 495 millions aux SPI.
Au niveau des CTD, les présidents de conseil régional ont consacré 2,251 milliards pour les AG et 1,453 milliard aux AI. Il a 5,78 milliards pour les BEC contre 1,24 pour les Routes et 2,235 pour les SPI. Les maires de ville, eux, réservent 4,56 pour les AG, 7,753 aux AI, 7,438 aux BEC, 8,365 aux Routes et 4,709 pour les SPI. Enfin, les maires affectent 13,924 milliards pour les AG et 29,886 au AI. Les BEC reçoivent 52,288 contre 26,864 milliards pour les Routes et 989,5 millions pour les SPI.
Eco Matin