Le préfet du département de la Vina, dans la région de l’Adamaoua, a présidé le 12 juin 2025 une réunion en vue de finaliser le processus d’indemnisation des populations des 38 villages impactés par le projet de construction du barrage de Bini à Warak (75 MW), révèle le journal à capitaux publics, Cameroon Tribune. Ce frémissement autour du projet entretient à nouveau l’espoir de la reprise des travaux de construction de cette infrastructure énergétique, suspendus depuis l’année 2018.
En effet, lancés en 2017 dans le sillage des grands travaux d’infrastructures initiés dans le pays en 2012, la construction du barrage de Bini à Warak, dans la partie septentrionale du Cameroun, avait été interrompue au bout d’un an seulement. Après la fin des travaux préparatoires d’installation du chantier, d’excavation de la rive gauche du fleuve devant abriter l’ouvrage et l’ouverture des voies d’accès.
Tous ces travaux ont été préfinancés par le constructeur chinois Sinohydro, pour environ 20 milliards de FCFA, selon le gouvernement. À l’origine de l’arrêt prématuré du chantier, avait-on appris officiellement, se trouvait le non-paiement par l’État du Cameroun de la prime d’assurances conditionnant le déblocage du prêt de 182 milliards FCFA obtenu auprès de la banque chinoise ICBC.
En novembre 2019, alors que le Cameroun avait déjà rempli toutes les conditions préalables au déblocage des fonds, pour un montant total de 23 milliards de FCFA, la banque chinoise va purement et simplement suspendre le financement. En prenant prétexte de ce que l’État du Cameroun a été en défaut avec une autre banque.
Centrales solaires
Mais, les négociations entre les parties pour la finalisation de ce financement ont repris, a annoncé le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, au cours d’un point de presse organisé le 31 mars 2022 à Yaoundé. Dans l’intervalle, la société Sinohydro a démobilisé 75% de son personnel sur le chantier depuis 2019 et a annoncé en 2022 sa décision de retirer ses engins du chantier.
Le barrage de Bini à Warak a pour but de suppléer le barrage de Lagdo, qui nécessite 100 milliards de FCFA pour sa réhabilitation. Pour l’heure, les 72 MW de capacités installées de cet ouvrage énergétique sont souvent réduits de moitié, à cause de l’ensablement du réservoir. Ce qui était à l’origine des perturbations dans la distribution de l’énergie électrique dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord.
Après d’onéreux investissements dans des centrales thermiques, le gouvernement camerounais et l’électricien Eneo ont dû installer des centrales solaires de 30 MW dans cette partie du Cameroun pour réduire les désagréments des populations et des entreprises.
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