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Assassinat de Martinez Zogo : « évitons d’aller trop vite en besogne avec la désignation à tort et à travers des coupables »

Chers compatriotes, malgré le choc déchirant, sachons raison garder…

Devant l’assassinat inqualifiable du journaliste Martinez Zogo, évitons d’aller trop vite en besogne avec la désignation à tort et à travers des coupables, en se substituant à la Justice étatique. La criminologie enseigne que les pires criminels ne sont pas toujours ce qu’on croit voir, même quand il existe un faisceau d’indices plus ou moins concordants. Par ailleurs, les preuves peuvent être fabriquées par d’obscures officines mafieuses afin d’accabler les coupables préfabriqués, qui avant que la lumière du droit ne fût faite, auraient perdu des plumes.

Certains indices servent souvent à semer la confusion dans les évènements créant ce qu’il convient d’appeler « l’effet brouillard. » Ce dernier qui amène généralement l’opinion à lyncher sur la place publique des personnes innocentes parce qu’elles ont été jetées en pâture à la vindicte de la populace impitoyable. Il vaudrait mieux contenir nos émotions et laisser la Justice faire sereinement son travail jusqu’à l’établissement des responsabilités. Les sentences sans appels des juges sans mandats sur les réseaux sociaux ne vont que semer plus de chaos dans une situation déjà fort complexe.

La situation à la veille de ce crime crapuleux est propice à la manipulation sachant que des coupables seraient facilement désignés. Ainsi, les vrais ennemis, fort nombreux d’ailleurs, de ces coupables qu’on pointe facilement du doigt sont bien en mesure d’organiser ces atrocités et de les mettre en scène, sachant que tous les regards vont immédiatement se tourner vers les personnes « mises en cause » dans les dernières émissions de la victime.

C’est pour cette raison que les enquêteurs se penchent souvent sur les mobiles qui pourraient conduire à la commission d’un crime. Même dans la lutte des clans dans la mafia, un camp, pour affaiblir un autre est capable d’organiser des coups foireux sachant que les soupçons seront dirigés vers les adversaires. Pas besoin d’être Sherlock Holmes pour voir le piège trop évident tendu à nos esprits brouillés et tétanisés par la justifiable forte charge émotive…

Les enquêteurs de la police et de la gendarmerie savent pertinemment tous les contours liés aux investigations dans les affaires complexes. Faisons leurs confiance et attendons la suite de l’affaire car même quand le flou persiste faisant face aux évidences aveuglantes, aucun crime n’est jamais parfait. Prononcer des noms de personnes sans preuves s’appelle de la diffamation, un délit condamnable par la Justice.

La plus belle preuve de respect, d’amour afin de mieux rendre hommage au disparu et à sa famille c’est de se contenir en laissant la Justice suivre son cours normal, même si c’est à un rythme qui ne pourrait pas nous convenir. Ayons encore pitié de ses enfants qui devenus adultes demain vont certainement lire ces tirs croisés parfois contre la victime que beaucoup condamnent tous aussi à cause de son verbe acerbe.

Je termine ce propos avec une veille sagesse traditionnelle qui conseille de ne jamais bastonner son enfant pendant la nuit. Même quand cette correction est moralement justifiée, les mauvais esprits errants, appelés communément « sorciers » peuvent profiter de cette fessée sans gravité pour « attenter » mystiquement à la vie de l’enfant. C’est de la même façon qu’il est sage de ne jamais proférer des menaces contre un adversaire en public, car vos propres ennemis pourraient bien se saisir de cette « opportunité » offerte pour mettre à exécution leurs haineux desseins afin de vous causer un grave tort et la faute vous incombera car les témoignages confirmeront vos menaces.

René NKOLLO
Président de l’Association Camerounaise des Chercheurs Indépendants (A2CI)

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