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Arriérés de salaires : le triste sort des communes Rdpc à l’Est

Les personnels de ces municipalités qui sont sensés œuvrer pour le bien-être des populations croupissent dans la misère et revendiquent l’amélioration de leurs conditions de vie.

« Au moment où les 33 communes dirigées par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dans cette région s’apprêtent à célébrer avec faste et solennité le 37ème anniversaire de leur parti le 24 mars prochain, la plupart de leurs employés ont perdu leur dignité. Celles-ci cumulent près de 150 mois d’arriérés de salaires », révèle Francis Herman Kambang, leader d’opinion et militant engagé de l’Undp.

Selon lui, « certains agents communaux sont chassés de leurs maisons qu’ils ne parviennent plus à payer, d’autres ont vu leurs femmes les quitter. La scolarité de leurs enfants qui est pourtant un droit n’est plus assurée. Certains ont même perdu la vie parce qu’ils étaient incapables de se faire soigner. Vous imaginez la vie d’un chef de famille qui totalise quinze mois de salaires impayés ? C’est la situation de ceux de Yokadouma en ce moment ».

Pour le cas de cette municipalité justement, les employés qui revendiquent 15 mois d’arriérés de salaires ont décidé de paralyser le fonctionnement de la Commune.

« Le service minimum est arrêté. Plus de déclaration d’actes d’Etat-civil, pas de célébration des mariages etc. », informent des sources locales. On parle d’une masse salariale de plus de 20 millions de Fcfa par mois, pour un budget de fonctionnement de près de 700 millions Fcfa par an.

En dehors du cas de Yokadouma, la situation de bon nombre de communes à l’Est n’est pas reluisante. Le calvaire que vivent les agents communaux va au-delà de l’esclavage. Dans l’espoir de voir les choses changer, nombreux sont criblés de dettes et croupissent dans une misère indescriptible.

« Nous nous rendons compte que le gouvernement fait preuve d’un laxisme désobligeant dans la résolution des problèmes réels des camerounais et nous osons croire que ce n’est pas de l’incapacité mais tout simplement d’un manque de volonté d’améliorer nos conditions de vie », fulmine un agent communal.

D’après la dernière Loi N°2019/024 du 24 décembre 2019 portant Code général des Collectivités territoriales décentralisées (Ctd), les Ctd sont chargées entre autres et principalement de l’amélioration du bien-être des populations par la mise en œuvre des projets, programmes, bref, de toutes actions qui contribuent à l’épanouissement des populations et pour ce faire, elles disposent d’un personnel recruté et géré par les maires desdites communes.

« Mais ce qui se passe actuellement dans nos communes est pire qu’avant, avec la centralisation accrue des recettes vers le Trésor public. Même celles qui étaient jadis recouvrées par les communes sont désormais effectuées par les services des impôts », tente de se défendre un receveur municipal.

A quoi sert le Minddevel ?

A l’Est, certains maires qui cumulent de nombreux mois d’arriérés de salaires relèvent une absence du ministère de la Décentralisation et du développement local (Minddevel) à apporter des solutions concrètes aux problèmes des communes, mais une présence systématique aux cérémonies d’inaugurations des hôtels de villes. Pourtant, à la faveur du décret présidentiel N°2018/190 du 02 mars 2020, le Minddevel a été créé afin de pallier aux différentes préoccupations auxquelles font face les communes.

Mais force est de constater que 4 ans après sa mise en place, le recensement des personnels des communes effectué est resté sans suite.

« Comment est-ce que les communes pourraient-elles se développer sans moyens financiers ? La dotation de 15% du Budget de l’Etat n’était-elle qu’un slogan creux ? Où en est-on avec la décentralisation ? Où en sommes-nous avec la mise en œuvre des recommandations des assises générales des communes (du 02 au 05 février 2019) et du Grand dialogue national (du 30 septembre au 04 octobre 2020), organisées à coup de milliards de nos francs placés sous le haut patronage du Président de la République », s’interroge un maire de l’Est en colère contre le Minddevel.

Quelques données collectées par Le Messager

1-Commune de Nguélémendouka : 07 mois d’arriérés de salaires

2-Commune de Bertoua 1er : 06 mois d’arriérés de salaires

3-Commune de Ngoyla : 03 mois d’arriérés de salaires

4-Commune de Belabo : 03 mois d’arriérés de salaires

5-Commune de Doumé : 07 mois d’arriérés de salaires

6-Commune de Messok : 07 mois d’arriérés de salaires

7-Commune de Batouri : 09 mois d’arriérés de salaires

8-Commune de Mandjou : 03 mois d’arriérés de salaires

9-Commune de Ouli : 11 mois d’arriérés de salaires

10-Commune de Yokadouma : 15 mois d’arriérés de salaires

11-Commune de Ngoura : 05 mois d’arriérés de salaires

12-Commune de Doumaintang : 28 mois d’arriérés de salaires

13-Commune de Diang : 04 mois d’arriérés de salaires

14-Commune de Kétté : 04 mois d’arriérés de salaires

15-Commune de Somalomo : 07 mois d’arriérés de salaires

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