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À qui profitent les incendies des édifices du service public ?

Le feu a un avantage d’être une source de lumière, de chaleur et permet aussi à l’être humain de cuire les aliments. Mais, Il a fâcheusement un inconvénient, celui d’être un effrayant agent dévastateur de brousse, de tout objet combustible avec ou sans la complicité de l’homme.

Une vue parcellaire de l’image gigantesque des flammes qui assaillissent inlassablement des édifices du service public, mûrit une inquiétude sur le nombre de tragédies invitées à mettre en évidence l’ampleur de la série noire des coups durs agrafés à une tranche chronologique de l’histoire du Cameroun :

  • le Ministère de la santé publique se met à l’inflammation (06 déc. 2013),
  • le Ministère de la fonction publique (09 déc. 2013),
  • l’Assemblée Nationale (16 nov. 2017),
  • le Ministère des finances (25 juin 2022),
  • la SOPECAM (03 oct. 2022)…

Les mobiles avérés de la présence autoritaire de ces flambées se barricadent à tort ou à raison, parmi les avis officiels, dans la rubrique des chiens écrasés, ouvrant ainsi les vannes à une prolifération de suppositions sinon, à un brouillard de points de vue inouïs d’un public qui a des démangeaisons de connaitre les motifs de la fréquence putative des germes desdits feux dans les entrepôts des dossiers d’affaires administratives récemment clos.

La nature inflammable à souhait du papier aurait-il porté, à fous les coups, une main captieuse à piloter une pareille fantaisie ? Il se trouve qu’on se remémore d’une théorie émise par l’homme de peu, mais qui se confirme dans l’observation des faits analogues qui se répètent quasiment dans un décor comparable, à l’effet de les voir se soumettre, de la sorte, à l’épreuve d’une loi scientifique, celle qui justifie que les mêmes  causes aboutissent à produire les effets identiques, comme quoi le hasard ne se répète pas.- Dès lors, tous les regards des gens se portent vers les autorités compétentes du mécanisme politique au pouvoir surtout, celles qui sont en fonction sur les sites des spectacles effarants ci-dessus évoqués.

Il est fondé de croire que tous les dégâts causés en kyrielle par des incendies sur les immeubles administratifs du pays, ne sauraient être pris pour des imprévisibles d’une activité de complaisance. Singulièrement, tout cela se passe jusqu’à présent comme s’il n’y a pas de quoi fouetter un chat ou c’est la faute à pas de chance ! Le gouvernement du régime en place, pris dans un sac de nœuds, fait l’effet d’avoir donné la langue au chat !

Qui plus est, les prétendus « archivistes assermentés » locaux tenus désormais pour cinquième roue de la carrosse, bien qu’ayant vocation, parmi les consignes jointes à l’acte de prestation de serment, de veiller à la protection physique des pièces originales des archives publiques voire, des prototypes du fonds de documents du secteur privé, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national.

Aucun doigt du nombre pléthorique de ces «assermentés » du pays, ne s’est distingué afin qu’il ait droit au chapitre, question de dresser et de faire paraitre un procès-verbal pour avoir jeté la vue sur l’ensemble des dommages causés par les flammes, il s’agit d’une écriture à la longueur d’un témoignage qui aura entre autres avantages, la vertu de s’étayer sur des précisions statistiques.

Au demeurant, du train où vont les choses, il est à s’en vouloir que cet engagement solennel accordé à une avalanche de soi-disant archivistes du pays, se modernise dans le sens d’un serment d’ivrogne ! Il se trouve le préarchivage à titre d‘un savoir-faire méthodique qui confère, aux archives ayant perdu tout usage courant sur la table des administrateurs, de revêtir d’autres distinctions utilitaires à un service en activité.

Sa pratique dans un organisme fait disparaitre du regard les nombreux tas de documents d’archives souvent en détresse sur les placards poussiéreux ou largués sur le sol dans un coin isolé, généralement recouverts par un nuage de toiles d’araignées.

L’idée de s’en débarrasser à tout moment reste vive et pénible chez les agents d’entretien. Pas un seul « archiviste » du pays sculpté pendant des années dans un moule positif par les enseignants « docteurs-charlatans » (un sobriquet qui qualifie le profil d’une coterie de prétendus universitaires du pays, orfèvres en pêcheurs en eau trouble), est instruit d’une moindre notion sur l’exercice du préarchivage, comme un savoir dominant ou primordial dans les ficelles du travail d’un archiviste.

Sa routine au sein des rouages de chaque procédure administrative dans chaque organisme local, aurait servi d’une mise en garde à toute velléité de sabotage des fonds d’archives savamment arrangés et contrôlés en permanence.

Qui pis est, en expulsant ipso facto, il y a belle lurette, la Direction des Archives Nationales (DAN) hors du nombre des organes administratifs de la présidence de la république, les archives publiques du pays ont, contrairement à l’attitude de l’ancien régime, perdu leur pouvoir traditionnel en lien avec les missions présidentielles. Dès lors, chaque ministre a en exclusivité, le secret des informations qu’il produit et régente chaque jour.

La procédure de gestion des affaires publiques s’individualise en se libérant entièrement de toute vigilance, de toute contrariété ou de toute sanction hiérarchique. Les archives cessent d’être, pour le président de la république, un oeil de Moscou ou sur quoi faire fond pour prendre chaque fois l’air du bureau et l’état d’esprit qui y règne, à l’effet de ne pas rater le coche. Il n’est donc plus possible d’œuvrer à ce que chaque haut cadre du régime se tient bien à table.

C’est ainsi que les archives, à rebours de tout second emploi utile, ont revêtu dans nos murs, le haillon d’un pédantisme d’arrière-garde, celui de « vieux papiers sans importance ». En vertu de quoi, bruler les archives quelle que soit la taille de l’organigramme d’un service étatique ou l’ampleur de l’intérêt administratif ou historique des documents devient une action sans préjudice.

A la question de savoir : à qui profitent les incendies des édifices du service public ? Le risque de juger d’une chose comme un aveugle des couleurs favorise le danger de se prendre les pieds dans le tapis sans que cela ait l’espoir de nettoyer localement les écuries d’Augias. En bref, les vrais profiteurs de ce jeu macabre s’appellent : gabegie, impéritie, corruption, péculat, embrouillamini…la liste des noms de ces faussaires est tellement longue pour ne pas être exhaustive.

Camer.be

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