Le gouvernement camerounais a mis en place plusieurs institutions pour lutter contre la corruption, en réponse à la hausse alarmante de ce fléau dans la société. Des organismes tels que le Consupe, l’Anif et la Conac ont pour mission de veiller à la bonne gestion des ressources publiques et de promouvoir une société équitable.
Malgré les efforts déployés pour prévenir la corruption, intensifier les audits et sanctionner les responsables, le phénomène persiste au Cameroun. Les chiffres présentés par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, devant les parlementaires sont édifiants. Le Conseil de discipline budgétaire et financière a révélé un préjudice financier total pour l’État, estimé à 12 milliards 814 millions 456 mille 866 Francs CFA, résultant de détournements de fonds destinés à des projets d’approvisionnement en eau et en énergie dans certaines régions.
Dans le même contexte, 59 affaires ont été portées devant le Tribunal Criminel Spécial, aboutissant à des condamnations pécuniaires au profit de l’État, atteignant un montant cumulé de 26 milliards 482 millions 324 mille 929 Francs CFA jusqu’au 30 septembre 2023. Par ailleurs, des restitutions au Trésor public, totalisant 9 milliards 637 millions 136 mille 717 Francs CFA, ont été enregistrées dans des procédures judiciaires en cours.
Cependant, malgré ces sanctions, la corruption demeure un défi majeur. Le président de la Commission nationale anti-corruption, Dr Dieudonné Massi Gams, souligne les limites auxquelles l’organe fait face, notamment des ressources financières, matérielles et humaines insuffisantes. Certains acteurs politiques comme le député Koupit Adamou de l’Udc soulignent le besoin d’une réelle volonté politique pour s’attaquer efficacement à ce fléau social.
La mise en application de l’article 66 de la constitution sur la déclaration des biens est perçue comme une avancée significative par de nombreux acteurs, tout en travaillant sur la création d’une loi anti-corruption au Cameroun.