Un rapport récent émanant du Fonds monétaire international (FMI) pointe du doigt la gestion budgétaire de l’État camerounais pour l’exercice 2022, soulevant d’importantes préoccupations concernant la gouvernance, la transparence et la soutenabilité des dépenses.
Selon ce rapport, 19% du budget de l’État a été alloué aux lignes 57, 65 et 94, soulevant des interrogations majeures quant à la manière dont ces fonds ont été gérés et dépensés. Bien que des avancées aient été constatées en termes de transparence financière ces derniers temps, le FMI met en exergue des défis persistants qui entravent l’efficacité budgétaire au Cameroun.
Le rapport met notamment en lumière des irrégularités dans la gestion des « chapitres communs », de la masse salariale et des pensions, pointant du doigt des problèmes de gouvernance et de transparence majeurs. L’utilisation peu judicieuse des crédits budgétaires dans ces chapitres communs, sous la tutelle des ministères des Finances et de l’Économie, soulève des inquiétudes.
Le FMI dénonce une centralisation persistante de l’ordonnancement, en contradiction avec les réformes de déconcentration en cours. Ces chapitres, représentant une part significative du budget de l’État, devraient, selon le FMI, être gérés par les ministères sectoriels concernés pour une meilleure gestion et une plus grande transparence.
Les données du rapport révèlent que les chapitres communs ont absorbé entre 40% et 45% du budget de l’État entre 2019 et 2022, atteignant 19% pour les chapitres 57, 65 et 94 en 2022. Le FMI recommande une transition graduelle du rôle d’ordonnateur vers les ministères et entités gestionnaires, soulignant l’importance de la conformité aux réformes en cours et de la responsabilisation des gestionnaires pour garantir une gestion budgétaire transparente et efficace.